« Nous avons initié ces dernières années pas moins de six projets de géothermie »

« Nous avons initié ces dernières années pas moins de six projets de géothermie »

Le Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour les énergies et les réseaux de communication (SIPPEREC) accompagne les collectivités

État/Collectivités locales : le torchon brûle
05/03/2018 Événement | « Métropole d’Intelligences »
Territoires, libérez… vos données !

Le Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour les énergies et les réseaux de communication (SIPPEREC) accompagne les collectivités dans divers projets depuis près d’un siècle. Depuis peu, il agit aussi en faveur de l’amélioration de la performance environnementale des bâtiments. Son président, Jacques JP Martin, détaille la feuille de route pour l’année en cours.

La crise énergétique et l’inflation font encore les gros titres de l’année 2023. Quel impact pour le SIPPEREC ?

Les prix de l’électricité ont atteint en France, en 2022, des niveaux jamais égalés auparavant, faisant suite à une augmentation déjà importante depuis l’automne 2021. Le SIPPEREC, syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour les énergies et les réseaux de communication, n’a eu de cesse de contribuer, depuis sa création en 1924, à un service public de qualité, accessible à tous et à des prix justes. En ce sens, la stratégie d’achat d’électricité mise en place depuis plusieurs années, avec la constitution d’une centrale d’achat d’énergie, permet de maîtriser l’exposition des collectivités adhérentes à la volatilité des prix du marché. Conjugué à la mise en place d’un bouclier tarifaire par l’État, ce groupement de commandes, qui réunit plus de 500 collectivités, a permis de limiter en 2022 la hausse des factures pour les collectivités adhérentes à environ 15 %.

De plus en plus de collectivités se tournent vers les énergies renouvelables. Quelle est la position du SIPPEREC en la matière ?
Le SIPPEREC est engagé depuis 20 ans dans les énergies renouvelables. Dans ce cadre, il accompagne les collectivités en favorisant la production d’énergie locale et renouvelable. Premièrement, via une offre photovoltaïque lancée dès 2006 et qui permet aujourd’hui aux collectivités de bénéficier d’installations solaires dans lesquelles l’électricité produite est directement autoconsommée par leurs équipements, ce qui permet de diminuer la facture d’électricité. Deuxièmement, via la création de réseaux de chaleur alimentés par géothermie, avec déjà six réseaux en Île-de-France et de nouveaux projets en perspective. Les collectivités, qui reconnaissent notre expertise sur ce sujet, depuis la phase d’études jusqu’à la mise en œuvre opération- nelle du projet, profitent désormais d’un prix maitrisé, moins dépendant de la volatilité des énergies fossiles, et d’une énergie locale et renouvelable.

La rénovation énergétique des bâtiments est également au cœur des préoccupations des collectivités. Que proposez-vous pour les accompagner ?
Depuis 2010, le SIPPEREC s’engage pour la performance énergétique et environnementale du patrimoine bâti des collectivités. Nous accompagnons nos adhérents en leur permettant de réduire leur consommation d’énergie et donc leur facture. Nous avons créé, dans le cadre de la centrale d’achat SIPP’n’CO, un marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage qui réunit 12 ensembles de prestations destinées à mieux connaître son parc bâtimentaire et à définir des stratégies d’entretien et de réhabilitation de ce dernier. Grâce à ce dispositif, une cinquantaine de villes ont ainsi pu réaliser un Schéma Directeur Énergie pour répondre aux obligations du dispositif Éco Énergie Tertiaire. Nous venons, en outre, de lancer fin 2022 une nouvelle offre de maîtrise d’ouvrage déléguée pour la rénovation énergétique du patrimoine bâti qui donne la possibilité aux villes de bénéficier d’un accompagnement technique, juridique, financier et administratif, et de la prise en charge par le SIPPEREC de l’ensemble du suivi de l’opération de rénovation. Elle permet également de transférer une partie de la charge de travail des services des villes vers les équipes du SIPPEREC.

Le syndicat dispose aussi de fonds de subvention. À qui sont-ils destinés exactement et pour quels usages ?
Le SIPPEREC s’engage aussi aux côtés des collectivités et de leurs usagers les moins favorisés. Grâce au fonds de partenariat qui s’élevait à 5,5 millions d’euros et qui a été revu à la hausse et porté à 10,6 millions d’euros en 2022, le SIPPEREC peut subventionner les collectivités pour des actions en faveur de la transition énergétique : travaux de maîtrise de l’énergie, achat de véhicules électriques, etc. Le Fonds social précarité et efficacité énergétique (FSPEE), via une dotation annuelle moyenne de 330 000 euros, vient par ailleurs en aide aux usagers. Mis à disposition des collectivités via les CCAS, ce Fonds est destiné au paiement des factures d’électricité et au financement des petits travaux (isolation, diagnostics thermiques, achat d’ampoules basse consommation, etc.).

De nouveaux axes de développement sont-ils prévus pour l’année 2023 ?

Les élus et équipes du SIPPEREC ont souhaité se doter d’un plan stratégique, conçu collectivement et qui est désormais notre boussole pour la période 2022-2026. Ce plan réaffirme les axes fondamentaux du SIPPEREC et de ses activités : l’action collective et notre engagement commun pour le service public, en faveur des territoires durables. Le SIPPEREC fêtera en janvier 2024 son centième anniversaire. C’est un tournant important pour cette institution qui se trouve être à la fois ancienne, solidement ancrée dans le territoire francilien, et innovante en permanence. Nous avons en effet initié ces dernières années pas moins de six projets de géothermie et cette dynamique, dans le contexte actuel, va s’accélérer : trois projets sont à l’état d’étude très avancée, avec des collectivités franciliennes. D’autres devraient être lancés en 2023.

Outre les projets liés à la géothermie, une attention particulière est portée à l’amélioration de la relation avec nos adhérents et pour le renforcement de la coopération entre les collectivités, car nous avons pu le voir : dans un contexte international, énergétique et climatique instable et difficile, l’action publique, locale et intercommunale propose un panel de solutions très solides. Enfin, les élus du SIPPEREC ont souhaité que le syndicat s’implique concrètement et plus fortement en faveur de l’insertion professionnelle. À ce titre, l’ensemble des directions accueille chaque année des stagiaires, apprentis et alternants pour contribuer à leur apprentissage de métiers tant techniques qu’administratifs, et plusieurs de ces jeunes ont déjà été embauchés au SIPPEREC à la suite de leurs études.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le 17ème numéro d’Objectif Métropoles de France.

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