« Une opération symbolique de l’Axe Seine ». C’est en ces termes qu’Antoine Berbain, directeur général délégué de Haropa Port Paris, a présenté l’opér
« Une opération symbolique de l’Axe Seine ». C’est en ces termes qu’Antoine Berbain, directeur général délégué de Haropa Port Paris, a présenté l’opération immobilière Wood Up, en cours de construction dans le 13e arrondissement de Paris.
Quel lien entre Haropa Port et cet immeuble de logements ? Le bois qui sert à sa construction provient de Normandie et a été acheminé par la Seine pour rejoindre le chantier qui se trouve sur le quai de Tolbiac. Une première dans la région, d’après les acteurs du projet. Et ils sont nombreux à avoir rendu cette logistique « décarbonnée » possible.
En 2017, l’association Adivbois, qui promeut le projet « Immeubles à Vivre bois » impulsé par les pouvoirs publics, a lancé un appel à manifestation d’intérêt. L’objectif : faire naître des projets immobiliers en bois de moyenne et grande hauteur sur différents sites en France. La ville de Paris a alors proposé deux terrains dans le 13e arrondissement. L’un d’eux a été remporté par un groupement d’entreprises mené par le promoteur REI Habitat, spécialisé dans la construction en bois. Leur idée ? Concevoir un projet qui consommerait le moins de carbone possible, tant au niveau des matériaux utilisés que dans le mode de transport de ces derniers. Le choix s’est donc porté sur un bois en provenance d’une hêtraie gérée par l’Office nationale des forêts en Normandie. « Jamais nous n’avons mené une expérience aussi poussée. Les poutres ont été produites à Dieppe, puis usinées dans nos ateliers. Elles ont été chargées sur des containers en direction de Rouen, puis amenées jusqu’au port de Gennevilliers », explique Victor Fraboulet, chef de projet au sein de l’entreprise de construction Poulingue. De là, le bois a été transporté sur le Zulu, une barge-catamaran qui peut naviguer sur fleuves, rivières et canaux.
« Quatre fois plus de bateaux sur la Seine »
Pour une navigation sans heurts, Voies navigables de France, gestionnaire de la voie d’eau, des barrages et des écluses, a fait partie des facilitateurs. « Notre rôle est d’accompagner les projets, notamment à travers le Plan d’aide au report modal (qui permet de guider les entreprises souhaitant intégrer la voie d’eau dans leurs chaînes logistiques, ndlr.). On pourrait mettre quatre fois plus de bateaux sur la Seine sans changer l’infrastructure », précise Stéphanie Peigney-Couderc, directrice territoriale adjointe au sein de VNF sur le bassin de la Seine et Loire aval.
Haut de 15 étages, l’immeuble Wood Up comprendra 152 logements et sera livré à l’investisseur Gécina au premier trimestre 2024. Pour sa construction, près de « 240 mètres cubes de bois » auront été acheminés par bateau, soit « 14 livraisons » effectuées, d’après l’entreprise Poulingue. « Nous avons réduit de 61 % l’empreinte carbone et diminué de 2 300 kilomètres la distance que nous aurions parcouru par camion », conclut Victor Fraboulet.
Sur la photo, de gauche à droite :
– Christophe Ribet, Directeur de cabinet de l’adjointe chargée de la Seine, de la prospective Paris 2030 et de la résilience à Ville de Paris
– Gilles Peyrot, chef de projet multimodal, SOGESTRAN LOGOSTICS
– Victor Fraboulet, Chef de projet, POULINGUE
– Stéphanie Peigney-Couderc, Directrice territoriale adjointe de VNF sur le bassin de la Seine et Loire aval
– Morgane Scoranec, Directrice des opérations de REI Habitat
– Frédéric Luccioni, Directeur général adjoint de la SEMAPA
– Sandrine Morey, Directrice générale de la SEMAPA
– Antoine Berbain, Directeur général délégué de HAROPA PORT I Paris
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