« Les acteurs du logement attendent plus de fluidité pour rénover »

« Les acteurs du logement attendent plus de fluidité pour rénover »

Alors que les professionnels de l’immobilier se retrouvent à Cannes pour une nouvelle édition du Mipim (du 12 au 15 mars), son directeur général, Nico

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Alors que les professionnels de l’immobilier se retrouvent à Cannes pour une nouvelle édition du Mipim (du 12 au 15 mars), son directeur général, Nicolas Kozubek, fait le point sur les sujets qui animeront les débats, avec un accent sur le logement.

Propos recueillis par Marc Fressoz

Le MIPIM s’ouvre dans un contexte de crise profonde du logement, comment cela se traduit-il sur le salon ?

Cela se traduit davantage par une évolution du contenu et des thèmes des débats que sur la fréquentation qui, avec plus de 20 000 personnes accréditées, sera à peu près similaire à celle des autres années. Les professionnels ont compris que le Mipim reste un moment important pour avoir les bons échanges, avoir les bonnes rencontres. L’an dernier, comme l’inquiétude montait au sujet du logement, nous avons réfléchi avec les acteurs sur la façon de rendre service sur ces sujets-là. D’où par exemple cette nouveauté, « Housing matters ! », un sommet sur le logement.

Nous avons choisi une dimension internationale car les enjeux du logement sont réellement internationaux

Vous allez traiter le sujet avec deux approches, lesquelles ?

Nous avons choisi une dimension internationale car les enjeux du logement sont réellement internationaux. Second aspect, plutôt que parler comme parfois un peu trop exclusivement des réformes attendues, des mesures à prendre, nous allons aussi parler des innovations, des perspectives à moyen terme sur des thèmes comme l’évolution du rapport des citoyens avec leur lieu d’habitation dans un contexte de densification de plus en plus importante des métropoles.

Outre une baisse des taux et une reprise économique qu’attendent spécifiquement les acteurs ?

Ce qui remonte, c’est un besoin de plus de fluidité, de plus de rapidité pour pouvoir déployer des solutions innovantes comme le hors site, sujet qui revient de plus en plus. Il concerne également la reconversion, notamment celle des bureaux en logement. Sur ces deux thèmes, comment libère-t-on un peu les forces productives ? Je pense qu’on est là plus sur des changements structurels que sur des changements conjoncturels.

Comment trouve-t-on des nouveaux modèles économiques qui permettent de s’en sortir sans construire là où n’y avait rien, mais là où y avait déjà quelque chose ?

Bâtir sur la ville, c’est-à-dire appliquer Zéro artificialisation nette fera-t-il encore débat à votre avis ?

C’est un sujet presque entré dans les normes maintenant, il est compris, il est intégré. Les débats portent désormais sur la question de la densité. Comment est-ce qu’elle est créée, comment est-ce qu’elle est vécue, notamment pour l’utilisateur final ? Comment trouve-t-on des nouveaux modèles économiques qui permettent de s’en sortir sans construire là où n’y avait rien, mais là où y avait déjà quelque chose ? Cela soulève les questions de reconversion, de rénovation, de surélévation. D’ailleurs, l’une des catégories des awards devenue reine en termes de nombre de candidats français, et internationaux est celle des reconversions, car il y a plus en plus de réalisations.

La démarche ESG peut-elle relancer le marcher ou avoir un effet inverse en raison des surcoûts ?

Le risque serait de sacrifier les sujets environnementaux sur l’autel d’une relance court terme. Aussi a-t-on besoin de mettre en valeur les modèles économiques qui intègrent les normes environnementales et qui sont efficaces. Si on considère le sujet comme une dépense et non un investissement, on n’y arrivera pas. Les positions évoluent. Je pense à Icade qui, il y a quelques semaines a estimé que 15 % de ses actifs s’ils ne sont pas rénovés seront disqualifiés sur le plan environnemental et deviendront caducs.