À Nanterre, les projets d’aménagement avancent et avec eux se recompose une ville aux portes de Paris. Dans ses nombreux projets, Nanterre met notam
À Nanterre, les projets d’aménagement avancent et avec eux se recompose une ville aux portes de Paris. Dans ses nombreux projets, Nanterre met notamment l’accent sur la construction de nouveaux logements et la maîtrise foncière afin de renforcer la mixité sociale et permettre à tous les Nanterriens de vivre au mieux. Entretien avec Patrick Jarry, maire de Nanterre.
Depuis votre réélection en mars 2020, avez-vous pu engager la réalisation de votre programme malgré la crise sanitaire ?
Oui, mais cette crise a eu et continue d’avoir un énorme impact sur ce début de mandat. Un impact budgétaire bien sûr, avec plusieurs millions d’euros de dépenses imprévues. Mais aussi un impact sur notre action et notre relation à la population. À Nanterre, la population est un acteur majeur de la vie municipale. La ville vit au rythme des fêtes, des animations, des initiatives publiques, des conseils de quartier, avec une place très importante du sport et de la culture. Tout cela s’est brusquement arrêté du jour au lendemain. Et après dix-huit mois très compliqués, c’est seulement depuis septembre dernier, grâce à la vaccination, que Nanterre retrouve son vrai visage. Mais la situation reste fragile.
La réalisation de votre programme a-t-elle été mise de côté ?
Non. Le contexte sanitaire rend les choses plus compliquées, mais la boussole de notre mandat reste le respect des engagements pris. Certains ont déjà été tenus, comme par exemple la mise en place d’un conseil citoyen de la transition écologique, le lancement d’une Maison des femmes, le développement du vélo en ville, l’ouverture d’un centre commercial entièrement rénové au Chemin de l’Île, ou encore l’installation de nouvelles caméras de vidéo-protection. Plusieurs grands chantiers ont été lancés, je pense notamment à la Maison de la Santé dans le centre-ville, à la rénovation du théâtre des Amandiers, à la construction de logements et d’un premier groupe scolaire dans le nouveau quartier des Groues. La crise a compliqué notre action, mais la réalisation de notre programme reste la meilleure réponse à la crise, parce qu’il va renforcer Nanterre dans ce qui constitue son identité, une ville qui fait le choix de la solidarité, de l’écologie et du vivre ensemble.
Quelles seront vos priorités pour 2022 ?
Notre priorité est de poursuivre la mise en œuvre du projet sur lequel nous avons été élus. Et dans ce projet, tous les engagements que nous avons pris, et qui sont le résultat d’un dialogue avec les habitants, méritent de voir le jour. Une ville comme Nanterre
a tout autant besoin d’éducation que d’écologie, d’emplois que de logements, de sport que de culture, d’inclusion des personnes handicapées que de sécurité. Aujourd’hui le principal obstacle à notre programme, c’est la réduction constante de notre capacité à financer les projets attendus par la population. La situation ne s’arrange pas. Nos marges de manœuvre budgétaires sont de plus en plus limitées. Nanterre fait partie de ces villes populaires pénalisées par le fait d’avoir attiré des entreprises et des emplois. Ce qui nous classe dans la catégorie des villes riches alors que plus de 20 % de nos concitoyens vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Les 17 à 20 millions d’euros que l’on nous retire chaque année au titre de la péréquation sont autant d’argent que l’on retire au service public communal. C’est profondément injuste !
Le 21 octobre dernier, avec des élus d’autres communes, vous avez vivement dénoncé la situation du logement en Île-de-France. Pourquoi ce rassemblement ?
Parce que cette situation est devenue intenable. Dans plus d’un courrier sur deux que je reçois, dans les rencontres que j’ai régulièrement avec les Nanterriens, c’est le problème numéro un. Et tous mes collègues maires de la banlieue parisienne populaire vous diront la même chose. Se loger en Île-de-France est devenu une souffrance. Même quand on travaille. Même quand un couple a deux salaires. Les logements privés, à la location ou à l’achat, sont beaucoup trop chers, et les logements sociaux trop insuffisants. Rendez-vous compte qu’en dix ans, depuis 2012, le nombre de demandeurs d’un logement HLM a doublé en Île-de- France. C’est gravissime et c’est un problème qui mine la vie de millions de personnes. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir alerté le gouvernement. Après le mouvement des gilets jaunes, j’avais dit au Président de la République que la crise du logement pouvait devenir un sujet explosif. C’est encore plus vrai aujourd’hui.
Pourtant, à Nanterre, il se construit beaucoup de logements…
C’est vrai. Près de 5 500 logements sont sortis de terre depuis 2012. Et de tous types. C’est ce qui nous permets de mener notre projet de ville mixte, pour toutes et tous. Pourtant, malgré cet effort considérable, le temps d’attente d’un premier logement social est passé à cinq ans et autour de Paris c’est le plus souvent dix ans d’attente. Mais attention, cette crise n’est pas seulement celle de la pénurie de logements sociaux. En réalité, le problème est que de plus en plus de foyers – célibataires, couples ou familles – ne trouvent plus de logements à louer ou à acheter qui soient abordables, c’est-à-dire en adéquation avec leurs ressources.
Retrouvez l’intégralité de l’interview et l’ensemble du dossier consacré à Nanterre dans le 34ème numéro d’Objectif Grand Paris.