« Il nous faut une métropole des enjeux, pas une métropole des institutions ! »

« Il nous faut une métropole des enjeux, pas une métropole des institutions ! »

Entretien avec Christian Lefevre, professeur à l'École d'urbanisme de Paris et consultant

Les Ardoines s’exposent à la Maison de l’architecture
Le pôle Ville Durable recrute plus de 75 startups pour l’année 2018
Rosny-sous-Bois :  »Pour en finir avec la cité dortoir »

 

La métropole francilienne, explique Christian Lefevre, professeur à l’École d’urbanisme de Paris et consultant pour des collectivités et des organisations internationales, « peine à s’inscrire dans la globalisation, malgré sa puissance économique et culturelle ». Et tout à leurs querelles, les acteurs politiques ne parviennent pas à mettre en place l’« organisation institutionnelle nécessaire à la métropole du XXIe siècle ».

C’est le constat, plutôt sombre, de l’ouvrage que vient de publier Christian Lefevre sous le titre « Paris, métropole introuvable » aux Presses universitaires de France.

Pourquoi ces lourdeurs franciliennes, alors que Londres et New York semblent bien plus spontanément « en phase avec la globalisation » ? En traçant un large tableau de l’histoire de la métropole francilienne et en la comparant à ses deux rivales, Christian Lefevre fait apparaître quelques réponses à la question.

En s’attachant en outre à éclairer « ce qu’il convient de faire et les chemins qu’il ne faut pas emprunter », il prend place dans le très actuel débat sur l’avenir des institutions métropolitaines.

Sa conclusion ? Il est urgent… d’attendre ! Pour faire sa place à la réflexion et à la concertation, « l’Exécutif peut bien prendre encore quelques mois avant de trancher » !

Explication de texte…

Vous considérez que Londres et New York sont aujourd’hui capables de penser les défis de la globalisation, contrairement à Paris. Sur quoi fondez-vous cette appréciation ?

Il y a une incapacité à penser la globalisation de la part des politiques et les élites elles-mêmes ne se pensent pas comme globales. Et cela pour une raison simple : c’est que la globalisation nous embête, on préfère le déni. Elle est perçue comme une contrainte, comme un mal qu’il faut plus ou moins affronter, rarement comme une opportunité à faire fructifier. Paris est à la traîne parce qu’elle n’a pas de vision du monde et de son avenir dans le monde ; c’est une sorte de « vide cognitif ».

Cette incapacité à penser la globalisation s’illustre par exemple dans le regard que l’on porte sur les étrangers. Londres, dès le début des années 90, a accepté le communautarisme et la City a déclaré que la globalisation était une opportunité. New York s’est construite sur l’immigration. Lorsque Londres publie son schéma directeur en 2004-2005, c’est en 15 ou 20 langues, pour s’adresser à l’ensemble de sa population. On peut parcourir Londres toute la journée sans entendre parler anglais…

Découvrez la totalité de cet article dans le numéro 21 d’Objectif Grand Paris en kiosques dès le 10 Mars