Veolia : le « big data » prend la main sur l’eau

Veolia : le « big data » prend la main sur l’eau

Il voit tout, entend tout et donne même l’alerte en cas de problème sur le réseau. Il s’agit du ServO, un robot doté d’une intelligence artificielle q

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Il voit tout, entend tout et donne même l’alerte en cas de problème sur le réseau. Il s’agit du ServO, un robot doté d’une intelligence artificielle qui assiste Veolia Eau Île-de-France. Cet hyperviseur, qui a notamment repéré 200 fuites d’eau dans le réseau, est nourri de données sans cesse actualisées.

Près de 4,5 millions de consommateurs utilisent une eau potable dont l’alimentation est régie par le Syndicat des Eaux d’Ile-de-France (Sedif), établissement public qui regroupe 150 communes réparties sur 7 départements. Mais combien d’usagers savent que cette eau arrive jusqu’à leur robinet grâce à ServO ? Ce robot, doté d’une intelligente artificielle, récupère, calcule et croise près de 1,250 milliard de données en temps réel, depuis la rivière jusqu’au domicile des abonnés.

Le ServO, dont les données sont stockées dans un data center, a été créé en 2011 par Veolia Eau Île-de-France, gestionnaire du service pour le Sedif depuis presque un siècle. Pleinement opérationnel depuis 2016, le ServO – aussi appelé hyperviseur, c’est-à-dire plateforme virtuelle qui permet à plusieurs systèmes d’exploitation de travailler en même temps – est comme qui dirait omniscient.

Des centaines de sondes dans l’eau

Le ServO voit tout. Il reçoit toutes les données techniques en provenance des trois principales usines du Sedif, situées à Méry-sur-Oise, Choisy-le-Roi et Neuilly-sur-Marne, mais aussi des sites secondaires comme les réservoirs et les châteaux d’eau. Ainsi connecté aux lieux de production, l’hyperviseur est au courant, à la seconde, de tout dysfonctionnement en cours. « On est passés d’un pilotage technique parfois imprécis dans nos usines à une gestion en temps réel géolocalisée », explique Christophe Perrod, directeur général des services techniques au Sedif. Il peut également constater une dégradation de la qualité de l’eau, altérée par une température, par une pression inadaptée ou encore par la présence de substances chimiques. Des prouesses possibles grâce aux 200 sondes placées dans les « zones à risque » de l’Oise, de la Seine et de la Marne.

Autre caractéristique du ServO : il entend tout. Cette fois, il s’appuie sur mille autres sondes capables de localiser les fuites d’eau dans les canalisations, fuites impossibles à détecter par un être humain. « Les écoutes se font plutôt la nuit car il y a moins de perturbations sonores », ajoute Christian Ravier, chargé de la communication chez Veolia Eau. À ce jour, les capteurs ont permis de déceler 200 fuites d’après Veolia Eau Île-de-France.

Enfin, le ServO sait tout, puisqu’il est informé par une centaine de personnes, des opérateurs de terrains chargés des coupures d’eau en passant par les chefs de postes à la maintenance du matériel ou encore les techniciens en charge des divers automates. Toutes ces informations sont ensuite consultables – sous forme de graphiques, chiffres, cartes, etc. – par chaque intervenant depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone.

Retrouvez l’intégralité de l’article dans le dernier numéro d’Objectif nouveau Grand Paris.

Crédit photo : Sedif.