Val-d’Oise : les ports de plaisance gagnent du terrain

Val-d’Oise : les ports de plaisance gagnent du terrain© Kreaction

Port Cergy, L’Isle-Adam, Cormeilles-en-Parisis. Ces trois communes val-d’oisiennes possèdent ou posséderont bientôt leur marina. Ces quartiers d’habit

Le Welcome City Lab s’élargit
Les touristes tournent la page Covid
La Défense à la recherche d’un nouveau public

Port Cergy, L’Isle-Adam, Cormeilles-en-Parisis. Ces trois communes val-d’oisiennes possèdent ou posséderont bientôt leur marina. Ces quartiers d’habitation dotés d’un port de plaisance séduisent les élus et les habitants pour le dynamisme qu’ils génèrent dans la ville. Attention cependant aux conflits d’usage.

 

Contempler son bateau depuis la fenêtre de son logement. Parcourir quelques dizaines de mètres pour atteindre son embarcation et voguer sur l’Oise ou la Seine. Ils sont de plus en plus nombreux à souhaiter s’offrir ce luxe en Île-de-France. Les quartiers résidentiels dotés d’une marina ont le vent en poupe dans le Val-d’Oise. Le dernier projet en date est celui de Cormeilles-en-Parisis, dont les travaux ont débuté en mars 2022. 1 200 logements y sont prévus d’ici 2027, sur une superficie de 12 hectares. En face, un plan d’eau attend ses 110 anneaux. Coût de l’opération : 70 millions d’euros, comprenant l’achat dudit terrain, la dépollution et la construction du port.

À la manœuvre, UrbanEra, filiale aménagement du groupe Bouygues Immobilier. Utilisé autrefois par le groupe Lafarge qui y avait établi une cimenterie, le site s’est donc trouvé une nouvelle vocation : attirer plaisanciers et touristes en nombre. La Ville en attend beaucoup et, pour nourrir ses espoirs, peut se tourner vers les ports déjà existants. Comme à L’Isle-Adam. La commune s’est dotée d’une marina il y a deux ans, au sein du nouveau quartier du Port. Cependant, ici, la navigation est encore timide. Du moins, la Ville s’attendait à mieux, tablant sur 60 % de passage et 40 % de plaisanciers installés sur place. Mais, à cause de la crise sanitaire, le passage est quasi nul.

Ici, la marina comprend 136 anneaux en location au sein d’un bassin de 2 hectares, gérés par Sodéports. En plus d’une nouvelle écluse qui relie le port à l’Oise, le projet de 9 hectares au total compte un peu moins de 400 logements sur ce qui était autrefois une friche industrielle. Il aura tout de même fallu près de dix ans pour que ce projet voie le jour. Une opération conduite par Eiffage Aménagement qui a dû déminer et dépolluer le site, bombardé durant la Seconde Guerre mondiale, avant d’y actionner pelles et pioches.

« Le quartier le plus animé de la ville »

Le projet est complété par quelques commerces et cinq restaurants. Ce sont eux qui font vivre le quartier, de jour comme de nuit, avec des visiteurs qui viennent de toute la région, mais aussi de l’Oise toute proche. Au grand dam des riverains qui se plaignent de l’affluence les week-ends. Mais la Ville, elle, défend qu’elle a toujours communiqué sur la dimension touristique du port. La Ville a revu sa politique en matière de stationnement, en augmentant le nombre de places et en passant au parking payant. À Port Cergy, on a eu le temps de tout expérimenter. Ce quartier de Cergy a accueilli la première marina d’Île-de-France en 1991, « pour compléter la ville nouvelle », explique la municipalité. En plus de ses 680 logements, près de 75 bateaux sont habités à l’année. Ici, le quartier est ainsi fermé aux véhicules extérieurs dès 19 h 30. Seuls les habitants peuvent y accéder en voiture. « C’est le quartier le plus animé de la ville », indique Jean-Paul Jeandon, maire de Cergy. Il compte une quinzaine de restaurants accompagnés de vastes terrasses qui apportent une manne significative à la commune, d’après l’édile.

« En outre, le port fait vivre tous les commerces du Village », souligne Jean-Paul Jeandon. Des points forts qui ont poussé la municipalité, il y a quelques    années, à créer Port Cergy 2, une seconde marina dans le prolongement de la première. Mais les recours ont eu raison du projet. « J’ai reculé devant les agriculteurs et le voisinage qui se sont opposés au projet au nom de la lutte contre l’artificialisation des sols », admet le maire. Mais une soixantaine de logements devraient malgré tout voir le jour, dans les prochaines années, sur certains terrains. Pour Jean-Paul Jeandon, les contraintes environnementales rendent plus difficile la création de quartiers fluviaux aujourd’hui. Les élus qui envisageraient de se doter d’une marina devront donc s’armer de patience et de persévérance.

Retrouvez l’intégralité de l’article dans le 37ème numéro d’Objectif Grand Paris

 

A lire sur le même sujet

« Tout l’enjeu du Grand Paris est de créer un territoire du commun »

Inventons la Métropole du Grand Paris 3ème édition : 27 sites retenus

Sur l’Axe Seine, on accélère le déploiement de carburants « verts »