Le Port de Gennevilliers devrait accueillir, à partir de 2024, une usine de méthanisation. Elle produira du bioGNV, un carburant issu de l’inc
Le Port de Gennevilliers devrait accueillir, à partir de 2024, une usine de méthanisation. Elle produira du bioGNV, un carburant issu de l’incinération des déchets organiques. Un projet qui fait écho à la stratégie aviCAFE (avitaillement en carburants à faibles émissions) d’Haropa Port qui vise à développer des carburants moins émetteurs de CO2.
Le port de Gennevilliers va prochainement accueillir une nouvelle usine. Ce bâtiment produira, fin 2024, du bio-GNV, un gaz issu du processus de méthanisation. Son atout majeur : être à la fois moins coûteux et moins polluant que le diesel. À la manœuvre, un groupement d’entreprises parmi lesquelles le Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France (Sigeif), TotalEnergies et le Syctom, l’agence métropolitaine des déchets ménagers par qui arrivera la matière première dont est issu le nouveau carburant. « L’installation doit être proche d’un bassin de vie car la collecte de déchets est coûteuse et elle a un impact environnemental non négligeable », explique Julien Gallienne, directeur de la transition énergétique et de l’innovation au Sigeif.
À la fin de l’année, le Sigeif et le Syctom, qui investissent 30 millions d’euros sur ce projet, devraient attribuer le contrat de concession de la future usine. Le délégataire choisi exploitera l’installation durant 15 ans, avec obligation de valoriser 50 000 tonnes de bio déchets par an. Le Syctom porte, par ailleurs, de hautes ambitions en matière de réduction des déchets organiques. « Cette installation sera la première unité de traitement des déchets alimentaires du Syctom. On espère, d’ici 2030, soustraire chaque année 200 000 tonnes de déchets alimentaires des ordures ménagères », précise Pierre Hirtzberger, directeur général des services techniques au Syctom.
« aviCAFE», une vision stratégique d’avitaillement
Le foncier qui accueillera la future usine a été mise à disposition par Haropa Port. Depuis la fusion des ports du Havre, de Rouen et de Paris en juin dernier, l’établissement déploie sa nouvelle stratégie « Green Port ». Parmi les projets en cours, il y a « aviCAFE », développé en partenariat avec Voies navigables de France, GRTGaz et la Banque des territoires, suite à un appel à projet lancé par la Délégation interministérielle du développement de la vallée de la Seine. « L’objectif d’aviCAFE est de se doter d’une vision stratégique et opérationnelle d’avitaillement pour camions, bateaux et navires à l’échelle de la vallée de la Seine.
Il s’agit de développer l’utilisation de nouveaux carburants moins émetteurs de carbone », indique Antoine Berbain, directeur général délégué d’Haropa Port en charge de la direction territoriale de Paris.
Fin 2021, un rapport détaillé sur le développement de l’offre d’avitaillement devrait voir le jour, suivi début 2022 d’un guide présentant les recommandations en termes d’aménagement et de maillage du réseau d’avitaillement.
Des infrastructures sont d’ores et déjà en cours de développement. « Nous avons lancé un appel à projet pour accueillir des stations de distribution multi-énergies sur nos ports. Il s’agit de distribuer du biogaz et des gaz renouvelables comme le biométhane. Nous souhaitons aussi avoir de l’hydrogène vert sur nos ports franciliens via cet appel à projets, une source d’énergie moins mature à ce stade pour la mobilité lourde mais prometteuse », poursuit Antoine Berbain. Les entreprises lauréates qui implanteront ces stations multi-énergies seront connues à la fin du premier trimestre 2022. Haropa Port a identifié plusieurs terrains où elles pourraient prendre place, notamment à Gennevilliers, Limay, Bonneuil-sur-Marne, Montereau ou encore Bruyères sur Oise.
En attendant, dès l’an prochain, Haropa Port devrait accueillir la première péniche à hydrogène, mise au point par l’armateur Sogestran, qui transportera des marchandises sur la Seine, sur le créneau de la livraison urbaine. « Une avancée significative pour l’établissement », conclut Antoine Berbain.
Retrouvez l’intégralité de l’article dans le 34ème numéro d’Objectif Grand Paris.
Crédit photo : Haropa Port.