C’était une promesse de campagne de la candidate Anne Hidalgo : réduire drastiquement le nombre des voitures dans les rues de la capitale et commencer
C’était une promesse de campagne de la candidate Anne Hidalgo : réduire drastiquement le nombre des voitures dans les rues de la capitale et commencer, pour les chasser, par supprimer des places de stationnement. Mais qu’en faire ensuite ? La capitale consulte ses habitants.
Pour la mairie de Paris, la perspective est de faire disparaître quelque 70 000 places de stationnement en surface, soit 50% des places existantes pour les voitures à l’arrêt dans les rues de la Capitale, d’ici 2026. Objectif, expliquait en octobre dernier David Belliard, adjoint chargé de la transformation de l’espace public, « récupérer l’espace dévolu aux voitures pour le rendre aux Parisiens » et apporter une forme de remède à l’accélération des dérèglements climatiques.
Une part supplémentaire de végétalisation des sols préparerait ainsi la ville à des canicules qui risquent de devenir de plus en plus fréquentes. Par ailleurs, le projet correspond bien à la situation des Parisiens qui, de toute façon, renoncent de plus en plus à avoir une voiture personnelle. Selon l’Insee, la part des ménages possesseurs de voiture dans la Capitale ne cesse de baisser : ils représenteraient 35% des ménages parisiens en 2017.
La thématique, pourtant, reste explosive. D’où le choix de la ville de consulter, par voie numérique, les Parisiens et les habitants de la Métropole. Les Parisiens sont ainsi invités à donner leur avis et propositions concernant la transformation des rues : faut-il, en lieu et place des voitures, accueillir des stations de rechargement pour voitures électriques ? Des jardinières ? Des places motos et scooters ? Des parkings à vélos ? « Alors que nous aspirons à une ville plus apaisée, plus végétalisée, une ville humaine mieux adaptée à nos modes de vie et aux évolutions environnementales, interrogeons-nous sur ce que nous voulons faire de l’espace public, pour en profiter au mieux », affirme la Ville.
Il est également possible de faire des suggestions hors des sentiers battus, entre « boites à livres », « frigos solidaires » ou « potagers urbains »… Place à l’imagination ! D’autant que la simple addition des mètres carrés ainsi libérés, s’ils le sont bel et bien, fait apparaître un espace disponible considérable dans une ville par ailleurs marquée par sa densité.
La consultation n’est cependant qu’une étape, actuellement en cours -elle a accueilli à la mi-décembre près de 20 000 contributions- d’un processus qui se poursuivra par des états généraux du stationnement et la tenue d’ateliers thématiques.
Photo : Une place de stationnement remplacée par une terrasse ©Christophe Belin – Ville de Paris