Avec « Quartiers métropolitains d’innovation », la Métropole du Grand Paris a choisi quatre villes – Sceaux, Noisy-le-Grand, Meudon et Aulnay-
Avec « Quartiers métropolitains d’innovation », la Métropole du Grand Paris a choisi quatre villes – Sceaux, Noisy-le-Grand, Meudon et Aulnay-sous-Bois – qui accueilleront des projets nés dans les start-up ou les laboratoires. L’occasion pour Geoffroy Boulard, vice-président de la MGP délégué à la communication et à l’innovation numérique, de détailler une politique qui entend « devenir plus ambitieuse » dans les années qui viennent.
La Métropole a mis en place une politique de soutien à l’innovation. Sur quels outils s’appuie-t-elle et qu’en attendez-vous ?
Il s’agit tout simplement de satisfaire aux objectifs qui sont ceux de la Métropole d’une manière générale : améliorer le cadre de vie, favoriser l’attractivité et la solidarité. L’innovation a sa place à prendre dans cette perspective. Nous déployons depuis des années un programme d’accompagnement des maires. Cela peut être de la formation au sein même des équipes municipales car
il s’agit de répandre une culture de l’innovation dans tous les services. Cela peut aussi passer par des visites dans de grandes entreprises ou universités, ce qui permet aux élus de mieux comprendre les projets sur lesquels les laboratoires travaillent car, demain, ils prendront place dans nos villes. Nous organisons aussi des réunions qui constituent un véritable « programme d’expertise » : en réunissant les meilleurs dans leur domaine, de la Banque des Territoires aux acteurs de Cap Digital, par exemple, nous avons l’ambition de faire gagner du temps aux maires. Il y a enfin le Fonds métropolitain de l’innovation et du numérique qui cofinance des projets soumis par les villes. Aujourd’hui, une centaine de projets de tailles et de natures très diverses ont été co-financés et expérimentés. Un million d’euros est consacré chaque année à ce programme.
Comment aller au-delà de l’expérimentation ?
De fait, il nous faut aller plus loin. N’oublions pas que la zone dense attire moins aujourd’hui, on observe même une forme d’exode vers le reste du territoire francilien. Paris et la première couronne perdent de la population. Nous souhaitons donc améliorer la qualité de la vie au quotidien, montrer qu’il fait bon vivre dans notre zone dense. Par ailleurs, les élus sont confrontés à la nécessité de transformer la ville pour l’adapter aux nouveaux impératifs : depuis les dernières municipales, nous avons constaté
que 180 élus ont une délégation qui touche justement à la transformation des services autant que des territoires : c’est dire à quel point ils sont mobilisés ! Dans cette perspective, j’espère que nous pourrons augmenter significativement notre niveau de financement de l’innovation. Au prochain conseil, nous présenterons une nouvelle ambition qui pourrait aller jusqu’à doubler les moyens que nous pouvons consacrer au Fonds. Le but est en effet de pouvoir dupliquer les projets dont nous avons constaté qu’ils apportent vraiment une amélioration à la ville, dans quelque domaine que ce soit. Un exemple : les capteurs pour identifier la libération des places de stationnement pour la livraison. On sait maintenant que c’était à la fois innovant et utile, et qu’il serait donc intéressant de déployer bien davantage ces capteurs.
Qu’en est-il dans ce contexte du nouveau programme que vous avez intitulé « Quartiers Métropolitains d’Innovation » (QMI) ?
Il s’agit d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) avec lequel nous avons proposé aux villes de la Métropole de désigner sur leur territoire un quartier qui pourrait être un lieu d’accueil privilégié de l’innovation. L’objectif est de confronter les idées au réel, de les expérimenter pour, ensuite, lorsqu’elles ont prouvé leur pertinence, les intégrer à notre quotidien. Sur l’ensemble des dossiers présentés – une vingtaine –, le jury a choisi quatre communes dans lesquelles des quartiers vont devenir des lieux de concentration de multiples innovations urbaines. Il s’agit de Meudon (45 000 habitants), de Sceaux (19 000 habitants), d’Aulnay-sous-Bois (83 000 habitants) et de Noisy-le-Grand (66 000 habitants). Ces villes ont été choisies parce qu’elles proposaient des sites qui illustrent bien les réalités et les défis de nos villes d’aujourd’hui : ici de grands ensembles, ici un quartier de gare, ailleurs des campus ou des pôles économiques. Ce sont des lieux très divers qui vont pouvoir vivre en grandeur réelle ce que les laboratoires, les incubateurs et les pépinières préparent un peu partout. Pour les entreprises ou les start-up, c’est l’occasion de faire des tests en grandeur réelle, de gagner en visibilité et de développer leur marché. Le programme QMI va leur donner accès aux collectivités locales, des lieux de décision qui ne sont pas toujours si faciles à pénétrer. Quant aux villes, elles vont améliorer leur vie quotidienne aussi bien que leur image. C’est une perspective intéressante même si c’est aussi un engagement important et mobilisateur de leur part.
Quel est le calendrier de déploiement de ce nouveau programme ?
Maintenant que les villes sont choisies, ce sont les entreprises qui doivent présenter les produits et services qu’elles destinent à l’expérimentation. Elles ont jusqu’au 9 avril pour proposer leurs idées. Cela peut participer à la requalification des espaces publics, cela peut toucher au mobilier urbain, à l’amélioration de la qualité de l’air ou de l’eau, stimuler l’attractivité locale ou bien développer des filières. Cela peut être extrêmement divers, le tout est que ce soit vraiment neuf, que ça n’existe nulle part ailleurs. A priori, 30 à 40 solutions innovantes seront retenues. Ensuite, ces porteurs de projet bénéficieront de l’aide et de l’accompagnement de Paris&Co.
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