Puteaux: l’écoquartier des Bergères, un projet aux multiples défis

Puteaux: l’écoquartier des Bergères, un projet aux multiples défis

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Dans le cadre du Grand Paris, la consigne en matière de logement est claire. : Il faut densifier. À Puteaux, l’exercice ne s’avère pas simple dans tous les secteurs. Le quartier des Bergères en est l’exemple. Il s’agit de réaliser une nouvelle ville de 2 000 logements à l’emplacement d’une route départementale.

A priori, sur un terrain vierge, fabriquer la ville relève d’un jeu d’enfant. Dans la réalité, bien sûr, les exigences sont plus pointues… Elles le sont sans doute davantage lorsqu’il s’agit de transformer un quartier existant. Que faut-il détruire ? Que faut-il conserver ? Notamment quand il est question d’une route départementale des plus fréquentées de la région parisienne et qui mène tout droit à l’un des plus importants centres d’affaires d’Europe.

C’est justement à cette problématique qu’est confronté le quartier des Bergères à Puteaux. Les Bergères, c’est avant tout un rond-point, un nœud de circulation routière comme on en trouve sur le territoire voisin de La Défense. Massif, bruyant, peu accueillant, ce rond-point fait figure de coupure urbaine entre le nord et le sud du quartier. Toutefois, cette route départementale n’a pas que des défauts. Surtout du point de vue des automobilistes. Elle permet de se rendre directement à La Défense en voiture. Côté habitants et piétons, c’est une autre histoire.

Car les Bergères, ce n’est pas seulement un quartier de nœuds et de routes, enclavé de surcroît à l’est de la ville par les voies ferrées, c’est aussi un quartier résidentiel où cohabitent plus de 300 logements anciens dégradés par le temps. La majorité a été construite entre 1915 et 1970 alors que plus de la moitié des logements à Puteaux date d’après 1970. Au sein de ce quartier déstructuré, ça et là vivotent quelques commerces et activités économiques dont certaines rappellent le passé industriel des lieux.

Un décor peu glorieux pour l’une des communes les plus riches et les plus stratégiques de la région Île-de-France. Sur un tiers du territoire, Puteaux accueille quelques centaines de sièges sociaux installés à La Défense. Certes, les 180 000 travailleurs ne fréquentent pas les rues de la ville. Descendre de la dalle n’est pas toujours aisé. Il faut pouvoir trouver les bons escaliers qui mènent au bon quartier après s’être frayé un chemin à travers les dizaines de gratte-ciel ; parfois, il faut pouvoir contourner des tunnels et traverser des routes à forte circulation. En somme, il n’est pas si simple de quitter la dalle lorsqu’on est piéton. De plus, La Défense offre aujourd’hui plus de 230 000 mètres carrés de commerces et de services, faisant disparaître ainsi toute tentation de shopping en ville.

2 000 nouveaux logements prévus

Le nouveau quartier des Bergères va-t-il changer la donne ? Cette interrogation ne date pas d’hier. Le destin de ce secteur hante les esprits de la municipalité depuis 25 ans. Le temps long du projet urbain a été ici plus long qu’ailleurs.

Des études avaient déjà été menées pour lui redonner formes et vie mais étaient jusqu’à présent restées dans les cartons. Jusqu’en 2008. L’opportunité, comme souvent, naît d’une rencontre. À cette époque, il s’agissait de l’architecte Xavier Bohl et d’Antoinette Pionnier, directrice du Pôle Aménagement urbain à la mairie de Puteaux. Quelques années plus tard, l’architecte aura la charge de concevoir le plan d’ensemble des Bergères, qui prendra la forme d’un écoquartier. Tout en conservant la RD913 à deux fois deux voies.

Aujourd’hui, le projet est enfin acté, prenant administrativement place sur deux ZAC : la ZAC des Bergères située sur le territoire de Puteaux et la ZAC Charcot implantée sur le territoire de l’aménageur Epadesa, gestionnaire du quartier de La Défense. Les grues font partie du paysage et les premiers immeubles sortent de terre. Cette petite ville accueillera plus de 2 000 logements, soit près de 4 000 habitants. Une densité qui pourrait en effrayer plus d’un aux portes de Paris, dans une commune qui compte déjà des tours et des infrastructures de transports lourds. Le quartier écologique ne risque-t-il pas d’être happé par son environnement de béton, de verre et d’acier ? Quel avenir pour cette « bulle de rêve » située à proximité de quartiers plus anciens et moins favorisés dans les communes limitrophes ?

 Les enjeux ne manquent pas. De plus, les objectifs de l’écoquartier se montrent aussi ambitieux que les défis à relever. Retour dans ce dossier sur les grands axes qui devraient faire basculer le secteur des Bergères en le faisant passer d’un rond-point à un quartier plus urbain.