Présidence de la MGP : Patrick Ollier perd les primaires

Présidence de la MGP : Patrick Ollier perd les primaires

C’est un coup dur, explique un proche, que “l’on n’a pas vu venir”... Patrick Ollier, premier président de la Métropole du Grand Paris, a ét

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Présidence de la MGP : une élection “complexe”…

C’est un coup dur, explique un proche, que “l’on n’a pas vu venir”… Patrick Ollier, premier président de la Métropole du Grand Paris, a été battu par un “outsider”, Vincent Jeanbrun, maire de l’Haÿ-les-Roses, lors des primaires pour la présidence organisées le 7 juillet par le groupe Les Républicains et indépendants de la Métropole.

C’est le plus jeune des candidats, qui n’a pas caché sa volonté de réformer la métropole de l’intérieur, qui recueille ces premiers suffrages, victoire de poids avant l’élection elle-même qui se tiendra jeudi 9 à Paris. A noter que Jean-Didier Berger, maire de Clamart et président de l’Alliance des Territoires, soutenait la candidature de Vincent Jeanbrun, lui-même président du forum métropolitain du Grand Paris.

Pour l’élection à la présidence, il n’est pas exclu pourtant que d’autres candidatures apparaissent. On pense notamment à Philippe Laurent, secrétaire général de l’Association des maires de France et maire centriste de Sceaux, qui avait déjà fait connaître son intérêt lors de l’élection du premier président, il y a cinq ans.

Critique du consensus

Patrick Ollier, qui n’a cessé de souligner sa volonté de faire de la métropole un “syndicat de maires” et de respecter “le consensus” se sera précisément au bout du compte vu reprocher une recherche d’unanimité considérée, finalement, comme un facteur d’immobilisme. Beaucoup regrettent notamment qu’il n’ait pas été possible de faire voter à la fin du premier mandat le schéma de cohérence territoriale (Scot), sujet majeur de la métropole -quasiment sa raison d’être…-, pas plus que le PMHH (Plan métropolitain pour l’hébergement et l’habitat), faute justement d’accord sur ces sujets épineux. A noter d’ailleurs qu’il faudra bien que ces poutres maîtresses de l’urbanisme métropolitain reviennent sur le tapis après l’élection. Et on voit mal en quoi elles seraient plus faciles à appréhender demain qu’elles ne l’ont été hier.

Le maire de l’Haÿ-les-Roses, membre de Libres !, le mouvement de Valérie Pécresse, passe pour être un proche de la présidente du conseil régional, Ile-de-France, laquelle n’a cessé de fustiger la Métropole du Grand Paris ; pour elle, c’est la Région qui représente l’échelon pertinent de gouvernance d’une métropole, bien plus que la nouvelle institution, jugée mal définie, mal organisée et trop peu dotée. La Métropole, de fait, reverse la quasi-totalité de son budget aux communes, selon un mécanisme plutôt aberrant qui fait de l’institution une indigente…

Le débat va donc bien au-delà des personnes et des partis : encore une fois au travers de ces primaires, et comme on l’écrit depuis des années, c’est l’institution elle-même qui est contestée.

A la Métropole du Grand Paris, élus et électeurs attendent en fait, quel que soit le nom du futur président de la métropole, la réforme globale de la gouvernance promise de longue

date par le président de la République. Une réforme sans cesse promise sans cesse ajournée qui n’aura ni aidé le premier président ni, évidemment, permis à la MGP de se mettre sur de bons rails. Dans le contexte de la crise économique qui frappe la région parisienne comme le reste du territoire, la réforme paraît plus que jamais indispensable.
En attendant, la jeune institution s’offre, avec l’élection de la présidence, un vrai moment de tempête politique qui peut encore réserver des surprises.