Pour une politique « de transformation » intégrée à l’échelle métropolitaine

Pour une politique « de transformation » intégrée à l’échelle métropolitaine

David Belliard, conseiller de Paris et conseiller métropolitain, est la tête de liste Europe-Écologie-Les Verts pour les prochaines

Jean-Philippe Dugoin-Clément, candidat aux élections législatives
Relance : la Banque des Territoires au secours du commerce de proximité
Romainville : deuxième chance pour le centre de traitement des déchets

David Belliard, conseiller de Paris et conseiller métropolitain, est la tête de liste Europe-Écologie-Les Verts pour les prochaines municipales dans la Capitale. Porté par le score des écologistes aux récentes élections européennes – 19,9 % à Paris –, le jeune candidat – 41 ans – a lancé la campagne et fixé l’objectif : prendre la tête d’une coalition écologiste et de gauche, une « majorité de transformation » à même de mener à bien une « transition écologique, sociale et partagée ».

Propos recueillis par Christine Murris

Tous les candidats déclarés pour les prochaines municipales – ou presque – s’affichent « verts », d’un bout à l’autre de l’échiquier politique. Comment se distinguer dans ce contexte ?

Oui, tout le monde se dit écologiste. Il y a quelques années, c’était un repoussoir, ceux-là même qui se disent aujourd’hui écologistes se moquaient de nos propositions. Mais nous sommes maintenant dans une situation d’urgence planétaire absolue, c’est une réalité quotidienne, à Paris même, avec des canicules, des pics de pollution, des inondations… Donc, que tout le monde dise que c’est une donnée fondamentale dans le projet politique, eh bien, tant mieux. Mais attention, il faut distinguer entre tous ces discours. Il y a les tenants de ce que j’appellerais « l’écologie, oui mais » ou bien « l’écologie-marketing » et puis nous, qui proposons « l’écologie », tout court ! L’écologie « oui mais », c’est dire : « On va faire quelques jardins, mais sans diminuer la place de la voiture. » Ou bien : « On va être écologiques, mais on s’abstient sur le Ceta », un traité international aux conséquences très négatives. Ou encore : « On lutte contre la pollution, mais on construit des tours immenses, et on poursuit la bétonisation. »… Nous avons, quant à nous, une identité propre, spécifique, originale. Pas d’effets d’annonce, pas de « coups » : nos listes réunissent des gens cohérents qui veulent aller au bout de leur démarche, c’est-à-dire limiter la circulation automobile, avoir une démocratie plus horizontale, aller vers une société plus inclusive et une économie de l’innovation sociale, inventer de nouvelles modalités d’action pour la Métropole… Nous avons construit un projet sérieux et nous poursuivons la réflexion sur la base d’une élaboration citoyenne.

Mais vous faites partie de la majorité municipale. Pourquoi ne l’avez-vous pas déjà menée à bien, cette « écologie tout court » ?

Nous avons été à l’initiative de nombreuses avancées importantes et je suis très fier du bilan des écologistes. Nous sommes à l’origine du plan vélo, de la piétonisation des berges de Seine, de la priorité donnée à la lutte pour la qualité de l’air, même si c’est encore insuffisant. Mais nous avons perdu des combats, et cela révèle des différences majeures. Il y a eu des luttes perdues sur la question des grands projets d’urbanisme, des tours, des Jeux Olympiques, qui sont très néfastes… Pour les municipales à venir, il y aura un bulletin vert au premier tour ; nous pourrons demain être en tête d’une majorité de transformation et nous tendrons la main à tous ceux qui partagent nos aspirations pour Paris. Les jeux sont ouverts. Nous refusons de participer à une majorité avec le candidat de la majorité gouvernementale mais nous verrons dans l’ensemble des candidats lesquels sont les plus proches et ceux avec lesquels on peut discuter. Les majorités peuvent changer. On est quoi qu’il en soit aujourd’hui à l’heure des choix : il faut en finir avec l’écologie à moitié ou l’écologie marketing.

Sur quelles propositions s’appuie donc votre projet ?

La priorité, c’est de changer l’urbanisme, d’arrêter la bétonisation pour préserver les espaces de pleine terre et s’efforcer d’en reconquérir. Les Parisiens disposent de 5 ou 6 mètres carrés d’espace vert par personne, c’est ridicule ! Notre écologie, c’est aussi celle qui concerne le plus grand nombre, et non pas seulement les plus riches. Dans une ville où les loyers ont terriblement augmenté, il faut permettre aux gens de rester à Paris lorsqu’ils le souhaitent. Se pose dans la Capitale de la sixième économie du monde la question de l’extrême précarité : au pied du Bon Marché, il y a des familles qui dorment dans la rue. Plus largement, dans la Métropole, il y a de très fortes inégalités. Nous portons l’ambition d’un autre modèle économique, fondé sur l’innovation sociale. Mais comment agir ? On est aujourd’hui dans une gouvernance verticale, peu partagée. Il y a donc trois grands chantiers : la question environnementale, la question sociale, la question démocratique. La spécificité de notre discours, c’est que nous articulons les trois, c’est un ensemble. L’écologie telle que nous la portons pour ces élections municipales, c’est une transition écologique, sociale et partagée.

Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le dernier numéro d’Objectif Grand Paris.