Les plateformes d’innovation passées au crible

Les plateformes d’innovation passées au crible

Accélérateurs, espaces de coworking, incubateurs, fablabs, makerspaces, techshops… Ces termes envahissent de plus en plus notre quotidien. Pour amélio

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Accélérateurs, espaces de coworking, incubateurs, fablabs, makerspaces, techshops… Ces termes envahissent de plus en plus notre quotidien. Pour améliorer la compréhension de ces nouveaux lieux et de leurs acteurs, l’Innovation Factory, Bpifrance Le Hub et Paris&Co ont publié une étude sur le rôle des plateformes d’innovation en Île-de-France.

« Nous promouvons nos concurrents à l’international afin d’être le porte-parole de l’ensemble des acteurs français de l’innovation », déclarait Loïc Dosseur, co-directeur général adjoint de Paris&Co, agence de développement économique et d’innovation de la Ville de Paris, le 21 février 2017, lors de la présentation d’une étude sur le rôle des plateformes d’innovation franciliennes. Lancée en partenariat avec Innovation Factory, cluster et lieu de rencontres à destination des professionnels du numérique, et Bpifrance Le Hub, plateforme de connexion entre grandes entreprises et start-up, cette étude ambitionne « d’apporter une compréhension globale » de ces tiers-lieux lieux.

A commencer par leurs missions. La plupart des plateformes d’innovation affichent clairement leur positionnement : « Not for profit » (objectif économique absent ou périphérique comme La Paillasse et Electrolab), « social business » (concilier performances économiques, durabilité et création de bien collectifs comme La Ruche et ICI Montreuil) ou encore « for profit » (création de services comme au Welcome City Lab et au Numa). A ces orientations s’ajoute une autre caractéristique : certaines plateformes se distinguent par les prestations intellectuelles qu’elles apportent. Ainsi, les « thinkers » (La Ruche, le Welcome City Lab) s’opposent aux « makers » (ICI Montreuil, La Paillasse) plus portés vers le prototypage au sein d’ateliers.

Culture entrepreneuriale

Les communautés qui composent ces plateformes d’innovation sont également passées au crible : « Les communautés adhèrent à des valeurs. En plus d’expérimenter de nouveaux modes de travail, elles fonctionnent beaucoup par échanges de services et par une absence de hiérarchie entre les membres. Et ça marche ! », explique Valérie Mérindol, enseignante-chercheure de la Chaire newPIC de Paris School of Business. Parmi les valeurs que l’on retrouve le plus, la passion (pour la technologie chez Electrolab), la culture entrepreneuriale (la fondatrice du Liberté Living Lab a vendu son appartement pour développer son tiers-lieu) et la diversité (Le Tank rassemble freelance, associations, medias, entrepreneurs, etc.)

Autre focus : les activités et les services qu’offrent ces plateformes d’innovation. Certaines sont considérées comme des « brokers of networks », c’est-à-dire qu’elles facilitent la rencontre et la collaboration (entre start-up et grands groupes pour le Cargo, entre acteurs du public et du privé pour Liberté Living Lab). D’autres (Numa, Digital Village, ICI Montreuil) sont perçues comme des « brokers of content » agissant comme des fournisseurs de contenus, notamment de conseils, de formations, d’espaces de co-working et de showrooms.

Participation au capital

Enfin, l’étude s’attache à décrypter les modèles économiques qui permettent à ces plateformes d’être rentables tout en préservant leur créativité. Certaines start-up et grandes entreprises privilégient le troc : par exemple, Sanofi met gratuitement à disposition de La Paillasse du matériel de laboratoire. Si les échanges peuvent prendre la forme de projets communs, ils peuvent aussi mener à l’intégration de grands comptes dans le capital de la plateforme et/ou dans son conseil d’administration. C’est le cas d’Orange pour La Ruche ou encore de la MAIF pour Numa.

Si, d’après les trois commanditaires de l’étude, il est impossible de savoir combien d’incubateurs ou de start-up compte la région Ile-de-France, un chose semble avérée : « Le nombre de projets développés à l’échelle métropolitaine est plus important qu’à Paris intra-muros », conclut Loïc Dosseur, avec une prédominance de plateformes d’innovation implantées dans l’Est parisien.

Retrouvez l’intégralité de l’étude ICI.