La Métropole se met d’accord sur un schéma d’aménagement (SCoT)

La Métropole se met d’accord sur un schéma d’aménagement (SCoT)

La Métropole du Grand Paris (MGP) a franchi un pas qu’elle estime “historique” en approuvant le premier arrêt de son SCoT, un document de planification qui doit encadrer l’aménagement de ses 131 communes. Une “colonne vertébrale” de l'espace métropolitain qui, d’après les élus, consolide la métropole elle-même. 

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La Métropole du Grand Paris (MGP) a franchi un pas qu’elle estime “historique” en approuvant le premier arrêt de son SCoT, un document de planification qui doit encadrer l’aménagement de ses 131 communes. Une “colonne vertébrale” de l’espace métropolitain qui, d’après les élus, consolide l’institution elle-même.

Le conseil de la métropole du Grand Paris, réuni en début de semaine pour une séance exceptionnelle consacrée au Schéma de cohérence territoriale (SCoT) métropolitain, a approuvé à 94,2% des voix le premier arrêt de ce document. L’histoire dira si le qualificatif d’”historique”, retenu par le président de la MGP, Patrick Ollier pour qualifier ce vote est le bon, et si ce SCoT très attendu ouvre vraiment une ère nouvelle sur l’espace métropolitain. Mais d’ores et déjà, il est certain qu’il s’agit d’une belle victoire pour le président de la MGP qui réussit, après cinq années d’existence de la Métropole, à faire approuver la première étape d’un document-cadre qui, en principe, dessine l’avenir. 

Une”colonne vertébrale” pour la Métropole

Une victoire car le SCoT constitue bien le premier document de planification urbaine élaboré  à l’échelle de la Métropole, un ”instrument de définition et de mise en cohérence de l’ensemble des politiques métropolitaines”, selon la MGP elle-même. Son but est d’ouvrir la voie, en organisant l’aménagement pour les quinze années à venir, à une réduction des disparités et déséquilibres de tous ordres qui marquent ce territoire. 

Une victoire aussi car la Métropole trouve là une consolidation sans précédent. “Dès lors que l’on a voté ce schéma qui constitue un travail colossal”, souligne le président Ollier, “je n’imagine pas que l’on puisse le balayer d’un revers de main”. Et prouver sa capacité à faire naître l’accord entre des dizaines d’élus sur le sujet de l’aménagement urbain n’est certainement pas anodin dans une région promise -dans des délais inconnus à ce jour…-, selon les termes du Président de la République, à une “simplification drastique”. 

Eric Cesari, vice-président à la stratégie, fait la même analyse : “Le SCoT, ce n’est pas l’alpha et l’omega de la métropole mais il est certain que l’avenir de la structure aurait été engagé si le texte n’avait pas été voté. La marche que nous venons de franchir montre la maturité et la légitimité de la Métropole”. 

Sur le fond, ce document-cadre s’organise autour de douze orientations prioritaires élaborées par des techniciens et des élus pendant quelque quatre années. 

Il s’agit, explique Patrick Ollier, “d’objectifs clairs et forts”. A dire vrai, ils ne font guère que reprendre les ambitions que se fixe toute ville aujourd’hui : tendre vers une métropole verte, embellie, résiliente, mixte, innovante, mettant en valeur ses richesses patrimoniales et culturelles, logeant ses “Métropolitains”, agissant pour la qualité de l’air en favorisant la “mobilité durable”, confortant la diversité économique, organisant transition énergétique et économie circulaire… Qui songerait à s’y opposer ? 

Encourager la construction de logements sociaux

Mais le document, qui n’est nullement fait “d’eau tiède”, insistent les élus, affirme aussi la nécessité de maîtriser l’artificialisation des sols, une exigence nettement plus difficile à satisfaire dans un espace déjà très dense, qui construit beaucoup et a de gros besoins de logements. Point névralgique souligné par les élus : la question de la préservation de 30% de pleine terre sur le territoire. Le SCoT s’engage également à “encourager la production de logements, notamment sociaux, et à développer l’offre d’hébergement”, des sujets là aussi compliqués dans une région marquée par de fortes disparités en matière d’offre de logements. Une préoccupation qui n’empêche pas le texte, par ailleurs, de s’attacher aussi à la préservation des quartiers pavillonnaires. Plus surprenant, le SCoT s’intéresse à la santé, et il va permettre à la Métropole de “se pencher sur la question des déserts médicaux qui existent dans l’aire métropolitaine”. 

Enfin, le SCoT voudrait bien “réduire l’usage des véhicules individuels en favorisant le développement des transports en commun” mais son action se bornera sans doute en la matière à soutenir des décisions prises ailleurs qu’à la Métropole puisque les transports relèvent de la compétence régionale. 

La compatibilité plutôt que la conformité

Point majeur en termes d’impact du texte, il impliquera la compatibilité des Plans locaux d’urbanisme intercommunaux à venir et non pas leur conformité. Le président Ollier, sur ce point, insiste sur la différence qui doit être prise en compte entre les deux notions : les PLUI n’auront pas, souligne-t-il, à appliquer strictement les prescriptions du SCoT mais ils devront suivre la voie tracée. “Marcher dans la même direction, oui”, souligne-t-il, “mais pas pour faire forcément la même chose”. 

Sur cette voie pavée de bonnes intentions, une première pierre est donc posée. Prochaine “haie à franchir” pour la métropole : le plan de l’hébergement et de l’habitat, sujet encore une fois crucial. 

 

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