Étude pilotée par Jonathan SEBBANE et Philippe LEMOINE, réalisée par Romane RAVANEL avec la contribution du groupe de travail de l’ORIE
Étude pilotée par Jonathan SEBBANE et Philippe LEMOINE, réalisée par Romane RAVANEL avec la contribution du groupe de travail de l’ORIE
La logistique urbaine, un concept,complexe à définir
La logistique urbaine est un concept complexe à définir car elle est un secteur en émergence et en développement. De plus, plusieurstypes d’actifs immobiliers répondent aux besoins des acteurs de lalogistique. En effet, la logistique urbaine est un système entre la Grande Couronne et la Petite Couronne. L’immobilier logistique urbaine dépend aussi du besoin de rationalisation et de modernisation des process des acteurs de la logistique urbaine. Ainsi, il existe plusieurs typologies des différents actifs.
Modification des chaînes logistiques
Aujourd’hui, les comportements de consommation se modifient radicalement, notamment à travers le e-commerce. La croissance mondiale du e-commerce est de 15-20% par an ; la croissance française, de l’ordre de 8% par an, est moins fulgurante. Ce type de commerce représente 8% du chiffre d’affaires de détail en 2017.
Toutes les couches de la population consomment sur internet ; même si les CSP + ainsi que les personnes âgées de 25-64 ans sont celles qui semblent consommer le plus par ce canal. La chaîne logistique B to B coexiste donc avec celle du B to C. Cette juxtaposition complexifie la définition et l’organisation de la logistique urbaine. C’est pourquoi les acteurs de la logistique urbaine sont à la recherche d’actifs diversifiés : de l’entrepôt XXL – supérieur à 50 000 m² – (en 2017, 8 transactions sur 48 ont porté sur des surfaces supérieures à 30 000 m²) à de plus faibles surfaces en ville – hôtels logistiques, messageries et points-relais.
L’organisation du secteur de la logistique urbaine est confrontée à des politiques de plus en plus contraignantes en matière environnementale
À l’échelle européenne, le secteur des transports routiers représente environ 85% des émissions de gaz à effet de serre (contre 51% à l’échelle mondiale). En Île-de-France, le transport de marchandises en milieu urbain représente 15% des déplacements de véhicules et 25% de l’occupation de la voirie.
De plus, à Paris, 55 kg de marchandises sont déplacés par francilien par jour (soit environ 219 millions de tonnes de marchandises par an). C’est pourquoi les collectivités territoriales mettent en place des politiques de réduction de la pollution, de la congestion et des nuisances sonores.
Enfin, les politiques de transport, de stationnement et d’aménagement qui ont un lien direct avec la logistique urbaine ne sont pas menée aux mêmes échelles, ce qui complexifie le travail des acteurs de la logistique urbaine. Par exemple, la politique de stationnement est menée à l’échelle communale. Ainsi, les transporteurs doivent s’adapter dès qu’ils traversent la frontière d’une commune.
L’étude s’est cependant attachée à prouver que la réponse aux enjeux économiques et celle aux enjeux environnementaux, à première vue contradictoires, était source d’innovations et de meilleure organisation de la logistique urbaine.
Les différents enjeux recensés à travers l’étude
- Appréhender définitivement la logistique urbaine comme une fonction de la ville à part entière
Les besoins de surface en logistique urbaine restent très supérieurs aux espaces en développement. Toutefois, la logistique urbaine joue un rôle essentiel dans l’émergence d’une ville plus durable et plus compétitive. C’est pourquoi il convient d’en accompagner le développement par un portage politique fort, permettant notamment de surmonter les coûts fonciers trop prohibitifs pour le développement d’espaces logistiques en ville.
- Accompagner la constitution du marché de la logistique urbaine dans le cadre d’une action commune entre acteurs publics et acteurs privés
Sans se limiter au e-commerce, la logistique urbaine bénéficie aujourd’hui de son dynamisme de croissance et de l’effet de transformation qu’il engendre sur l’ensemble des filières d’approvisionnement des marchandises en ville là où se concentrent les bassins de consommation. Il est donc important de considérer la
logistique urbaine comme un levier de compétitivité et d’innovations, au service du développement de la ville.
- Implanter des sites à l’échelle du bassin logistique pour avoir des effets globaux
Implanter des actifs d’immobilier logistique aux portes d’entrées des villes et au sein des quartiers urbains devrait permettre de réduire les nuisances dues aux flux de marchandises, à condition que les flux soient réorganisés en ville.
Ces enjeux ont donné lieu à cinq préconisations
- L’une d’entre elles est juridique et politique
L’ORIE propose d’homogénéiser les réglementations de transport de marchandises et de stationnement à l’échelle métropolitaine pour davantage de lisibilité et d’efficacité économique.
- Deux sont liées à l’aménagement urbain
Intégrer de manière systématique des espaces de logistique urbaine dans les opérations d’aménagement d’envergure
Développer le mix logistique
- Enfin, les deux dernières attraient à la professionnalisation du secteur de la logistique urbaine
Systématiser l’association des professionnels dans le cadre de l’élaboration de chartes à l’appui des politiques publiques
Mettre en place un observatoire de la logistique urbaine analysant des dynamiques et des pratiques à l’échelle
mondiale.