Lifi : quand la lumière surfe sur le numérique

Lifi : quand la lumière surfe sur le numérique

L’éclairage aussi efficace que le wifi ? C’est l’une des questions qui s’est posée, le 6 octobre 2016, lors de la conférence « Le lifi dans la ville »

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L’éclairage aussi efficace que le wifi ? C’est l’une des questions qui s’est posée, le 6 octobre 2016, lors de la conférence « Le lifi dans la ville ». Le Lifi, ou light fidelity, est une technologie née en 2005 en Île-de-France qui permet à la lumière d’émettre des informations géocontextualisées et de se connecter à internet.

Comment ça marche ? Une puce est placée dans le système lumineux d’un lampadaire à LED. Lorsqu’un promeneur passe sous le faisceau lumineux, le vibreur de son smartphone s’enclenche, l’informant qu’un contenu numérique est disponible. Si l’usager active la fonction lifi de son téléphone (attention à bien rester sous le faisceau !), un texte ou une vidéo lui est alors proposé(e) instantanément.

L’avantage d’une telle technologie ? Elle est gratuite pour l’usager, offre une connexion haut débit, ne nécessite que l’achat d’une ampoule LED et d’une puce pour les « propriétaires » du lampadaire et ne serait pas dangereuse pour la santé. « Les ondes radios traversent les murs et les corps. Pas la lumière, sinon il n’y aurait pas d’ombre ! », explique Marc Rozenblat, président de la Smart Lighting Alliance, une association regroupant les acteurs œuvrant dans l’éclairage intelligent. Si le coût à charge des « propriétaires » n’a pas été donné par les développeurs du Lifi, l’innovation étant en phase d’industrialisation, ils estiment qu’il est « extrêmement modique par rapport à la wifi ». Cette dernière nécessite l’achat et l’installation d’une antenne radio alors que les lampadaires existent déjà…

Des smartphones Lifi en 2017 ?

Ne reste plus qu’aux villes et entreprises à développer des services innovants à proposer aux usagers. « Par exemple, le lampadaire d’une rue pourrait ne transmettre des informations sur les travaux à venir qu’aux habitants de la rue concernée. Un cinéma pourrait louer un lampadaire et envoyer, à travers le faisceau, sa programmation de la semaine », poursuit Marc Rozenblat.

À ce jour, le Lifi est expérimenté dans le quartier Camille Claudel à Palaiseau (91) sur 77 lampadaires. Il faut toutefois être équipé d’un dongle, une petite antenne qui permet de capter le Lifi, à installer sur sa tablette ou son smartphone. Pour les plus patients, il est possible d’attendre courant 2017 : les nouveaux smartphones devraient disposer d’un capteur lifi intégré.

Le Lifi bientôt dans le métro

Si, d’après ses développeurs, le Lifi n’a pas vocation à se substituer au wifi et au bluetooth, il a déjà pris leur place dans certains endroits. Des hôpitaux ont préféré privilégier cette technologie sans fil et surtout sans ondes pour connecter leurs appareils. Des supermarchés exploitent également sa fonction GPS pour aider leurs clients à se diriger dans le magasin à l’aide d’un plan, smartphone en main. Il est même expérimenté depuis quelque temps par la RATP, dans la station de métro de La Défense (endroit où il est souvent difficile de capter la wifi).

Si le Lifi n’en est qu’à ses débuts, ses développeurs espèrent lui faire gagner du terrain dans les prochaines années. L’Union Européenne pourrait les y aider : l’éclairage public à gaz sera proscrit d’ici 2020, la LED consommant de 50 à 70 % d’énergie en moins. « Le Lifi n’est pas un gadget. Il finira par faire partie du quotidien », conclut Suat Topsu, chercheur au Laboratoire d’ingénierie des systèmes de Versailles, qui est aussi l’un des inventeurs du Lifi.

Ci-dessus, Suat Topsu, lors de la conférence « Le Lifi dans la ville ». Crédit : Thomas Latrille.

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