Les EPT du Grand Paris en quête d’identité

Les EPT du Grand Paris en quête d’identité

Les douze Établissements publics territoriaux de la Métropole du Grand Paris en sont encore à leurs prémices. De diagnostic en étude, les territoires

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Les douze Établissements publics territoriaux de la Métropole du Grand Paris en sont encore à leurs prémices. De diagnostic en étude, les territoires commencent à brosser leur profil socio-économique et s’interrogent sur leur attractivité. Parler d’identité territoriale semble encore prématuré.

Dix-huit mois après leur création, les Établissements publics territoriaux (EPT) du Grand Paris doivent apprendre à travailler à une nouvelle échelle, sur un territoire parfois entièrement nouveau. Après le choix de leur nom, c’est la quête d’une identité commune qui est en jeu : d’abord vis-à-vis de leur personnel et des administrés puis vers l’extérieur. Ce défi se pose plus largement partout en France, suite aux fusions de communautés de communes ou à l’apparition des super-régions.

Grand Paris Seine Ouest, Est Ensemble et Plaine Commune sont des EPT nés le 1er janvier 2016 mais bâtis sur des communautés d’agglomération préexistantes. Les territoires sont aujourd’hui bien connus de leurs habitants et des acteurs de la ville. En revanche, pour les neuf autres EPT, créés eux aussi par la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), la structure administrative est née sur un périmètre inédit.

Entre consensus et attentisme

La plupart des EPT construisent aujourd’hui leur projet de territoire, en insistant sur la méthode consensuelle choisie. Car c’est l’une des difficultés de l’exercice après une fusion : des maires de territoires contrastés, de sensibilités politiques multiples doivent se mettre autour d’une table et s’entendre. Un changement de paradigme qui n’a pas été facilité par les soubresauts autour du Grand Paris, autant de doutes entretenus par certains candidats aux élections présidentielles qui promettaient de remettre à plat le jeu institutionnel. En effet, à quoi bon forcer le destin d’un territoire déjà controversé ? La question semble pour l’heure tranchée puisque le nouveau Président de la République s’est prononcé en faveur de la Métropole du Grand Paris telle qu’elle existe. Ces différents atermoiements n’ont toutefois pas empêché le premier étage de la fusée de se constituer côté services. Nouvelles compétences, services aux contours redéfinis, les EPT inventent leur gouvernance : par exemple au sein de l’EPT Grand Orly Seine Bièvre, « une coopérative de villes se met en place dans le respect du programme municipal de chaque ville », selon son directeur de la communication, Frank Bayard. De quoi élaborer un projet de territoire, si possible fédérateur au-delà des élus.

Embarquer les habitants

En élargissant le territoire, la fusion de communautés et de communes a l’ambition de créer des économies d’échelle pour faire plus et mieux. « Alors que la plupart des intercommunalités ont engagé un travail de réorganisation interne, il s’agit d’optimiser les moyens humains pour continuer à offrir la gamme de services », précise Vincent Gollain, directeur du Département économie et développement local à l’IAU Île-de-France. « S’il y avait, avant, dix responsables de la gestion des déchets, la nouvelle collectivité est confrontée aux mêmes enjeux qu’une entreprise qui a fusionné et l’on peut dire que les directeurs généraux des services ont réalisé un super job puisqu’il n’y a pas eu de grève ! » Après le personnel, c’est aux habitants qu’il faut expliquer la nouvelle institution et montrer que les services publics sont garantis aux usagers. Mais la seule fourniture de services ne sera pas suffisante pour créer une identité.

Avant de parler d’identité, chaque territoire va réaliser son portrait socio-économique. « Une première étape consiste à dresser un profil, par exemple recenser les zones d’activités, à rechercher comment compléter les réseaux de pépinières et d’hôtels d’entreprises, indique Vincent Gollain. La connaissance partagée est en cours d’acquisition et prend du temps. » Une fois le diagnostic sur la situation économique du nouveau territoire réalisé, il faut alors chercher une articulation non seulement avec la Métropole du Grand Paris mais aussi avec la Capitale.

Retrouvez l’intégralité de l’article dans le numéro 18 d’Objectif nouveau Grand Paris.

Crédit image : IAU.