Malgré les confinements successifs et l’activité suspendue, les chefs d’entreprise interrogés par la CPME et l’IFOP se révèlent étonnamment optimistes
Malgré les confinements successifs et l’activité suspendue, les chefs d’entreprise interrogés par la CPME et l’IFOP se révèlent étonnamment optimistes. Confiants, ils croient en leur avenir, et en l’importance du soutien apporté par la Région …même s’ils la connaissent mal !
Le moral dans les chaussettes, les patrons franciliens ? Pas tant que ça… C’est ce qui apparaît à la lecture de l’enquête organisée par la confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) en fin 2020 et au printemps 2021 auprès de quelque 750 chefs d’entreprises implantées en Ile-de-France.
Les résultats sont à dire vrai plutôt surprenants : alors qu’on les croyait plombés par la Covid, et par la chute de l’activité que la maladie a provoquée, les patrons interrogés ce printemps se disent volontiers optimistes. Ils étaient 56% en novembre 2020 à envisager un avenir positif pour leur activité, et 25% à juger favorablement la situation économique de la région, ils sont désormais 71%, une majorité plutôt confortable, à juger positives les perspectives de leur entreprise, malgré les confinements successifs et le manque de visibilité quant à la reprise à venir.
« Le « quoi qu’il en coûte » de l’Etat, sans doute, a convaincu, de même que les aides mises en place par la Région pour soutenir les entreprises en attendant le retour de l’activité », note Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME Paris-Ile-de-France. Un optimisme qui s’explique aussi par la nature de la crise elle-même : la chute de l’activité étant liée à une cause sanitaire, les chefs d’entreprise considèrent que la difficulté pourrait disparaître aussi vite qu’elle est venue, avec la réouverture des entreprises et la vaccination.
De plus, les dirigeants interrogés considèrent que leur environnement économique, encore une fois hors Covid, est favorable : pour 80% d’entre eux, l’Ile-de-France est « dynamique, innovante et moderne ».
Une institution régionale très méconnue
Au-delà de leur activité et de la situation régionale, les chefs d’entreprise étaient également interrogés, dans le contexte de la campagne électorale, sur leurs attentes face à l’institution. Là encore, les réponses ont de quoi surprendre : alors même que le développement économique est une compétence de longue date attribuée aux Régions, et qu’elle constitue même un pan majeur de leur action, les chefs d’entreprise franciliens avouent être très peu au fait de l’intervention de leur Conseil régional ! 50% d’entre eux expliquent même ne pas connaître « du tout » ses actions en faveur du développement économique.
« En cause, sans doute, souligne le président de la CPME, l’empilement peu lisible des institutions et structures administratives, entre lCapitale, Métropole, départements puissants, grandes communes… »
Les dirigeants de PME interrogés ne sont cependant pas à un paradoxe près puisque cette méconnaissance avouée de la Région ne les empêche pas de se dire, pour environ la moitié d’entre eux, « plutôt satisfaits » de sa présidente…
Et une campagne pour l’instant sans intérêt pour les chefs d’entreprise
Tout pour autant ne trouve pas grâce à leurs yeux : « pas intéressés », pour près de 60% d’entre eux, par la campagne des élections régionales, les responsables de PME n’en souhaitent pas moins que des améliorations soient apportées en matière de développement économique. C’est l’effort en faveur de la formation qui est jugé prioritaire. L’aide financière, curieusement, est citée en deuxième lieu. Enfin, sans surprise cette fois, les chefs d’entreprise évoquent les très classiques « simplification des procédures » et autres « développement des transports en commun et des infrastructures ».
Quant aux propositions d’ores et déjà énoncées par certains candidats aux Régionales, la CPME se refuse à faire connaître son jugement pour l’instant, et se réserve pour des propositions qu’elle élaborera dans les semaines à venir.
Une seule exigence, pour Bernard Cohen-Hadad, mérite d’être signalée : « Avant tout, la réflexion doit se faire avec les entreprises. Il faut qu’il y ait débat. Nous souhaitons rencontrer les candidats dans cette perspective».
Légende photo : ci-dessus, Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME Paris-Ile-de-France.