Le télétravail, la nouvelle norme ?

Le télétravail, la nouvelle norme ?

L’Institut Paris Region a récemment publié une étude, nourrie grâce à une enquête menée en été 2021 et à des témoignages, qui affirme que « le télétra

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L’Institut Paris Region a récemment publié une étude, nourrie grâce à une enquête menée en été 2021 et à des témoignages, qui affirme que « le télétravail s’installe durablement » en Ile-de-France. Près de 42 % des actifs franciliens « télétravaillent régulièrement », d’après l’agence d’urbanisme. Ils n’étaient que 20 % avant la crise sanitaire.

Les raisons sont nombreuses : réduction du temps de transports, meilleure concentration, temps de sommeil en plus, davantage de temps passé avec ses proches, etc. Ces bénéfices poussent les télétravailleurs à vouloir maintenir ce mode de travail (53 %), voir même à l’augmenter (40 %), car près de la moitié des actifs franciliens télétravaillent 2 à 3 jours par semaine. « Je ne me verrais plus m’en passer totalement », déclare François, l’une des personnes interrogées.

La plupart du temps, ils choisissent leurs jours de présence au bureau, en fonction notamment de leur emploi du temps familial. « On arrive à mieux gérer un planning qui était assez infernal avec les transports et les enfants », explique Caouelle. D’autres privilégient le télétravail les lundis et vendredis, leur donnant ainsi « le sentiment de prolonger ou d’anticiper les week-ends ».

Les ouvriers moins représentés

Qui télétravaille ? Les cadres, surtout les femmes, sont les plus concernés. Si 34 % d’entre eux le pratiquaient avant la crise sanitaire, ils sont désormais 64 %. Les autres catégories socioprofessionnelles s’y sont mises, mais dans une moindre mesure. D’après l’Institut Paris Region, « les ouvriers sont dix fois moins souvent en télétravail que les cadres, les employés quatre fois moins et les professions intermédiaires trois fois moins ». A noter que 58 % des actifs Franciliens sont restés sur leur lieu de travail entre aout 2020 et aout 2021 du fait de la spécificité de leur emploi (secteurs marchand, médical, agricole, logistique, travaux publics, etc.).

Côté employeur, il n’a pas toujours été simple de se lancer. « Le manager a gagné en maturité, il n’a plus besoin de voir quelqu’un bosser pour savoir qu’il bosse », indique Maxime. Outre le scepticisme de départ, il a fallu fournir les équipements adéquats aux salariés en télétravail : bureau, chaise de bureau, ordinateur(s), imprimante-scanner, casque, etc. D’après l’Institut Paris Region, « dans 80 % des cas, les salariés se disent satisfaits du matériel ». A noter qu’une mauvaise connexion internet freine grandement le télétravail. L’augmentation des factures d’électricité est également pointée du doigt.

Mode hybride privilégié

D’autres inconvénients sont apparus, malgré l’adhésion générale au télétravail : l’isolement, le manque de lien avec les collègues, le bruit des voisins ou encore les maux de dos. « Certaines journées, on ne parle à personne, c’est triste », indique Julie, l’une des personnes interrogées. Ces dernières « semblent largement préférer les modes hybrides », c’est-à-dire en partie au bureau et en télétravail. A noter que 45 % des actifs pourraient télétravailler à proximité de leur domicile, « surtout si la dépense est financée par leur employeur ». Mais ils sont seulement 7 % à télétravailler dans un espace dédié, de type coworking, fablab, centre d’affaires, etc.

Une « déconcentration géographique des emplois » est-elle en marche ? D’après l’Institut Paris Region, « on constate 20 % d’économie de surface de bureau dans les transactions » depuis le début de la crise sanitaire. En outre, selon une autre étude de l’Institut de l’épargne immobilière & foncière (IEIF) reprise par l’Observatoire régional de l’immobilier d’entreprise en Ile-de-France (ORIE), « si le télétravail se généralisait à 2 jours par semaine, cela impacterait 3,5 millions de mètres carrés sur un parc de 54,46 millions de mètres carrés, soit 7 % du parc francilien ». Le bureau n’en est qu’aux prémices de ses mutations.

 

Crédit photo : Chris Montgomery.