L’État, la SNCF et le bailleur social ICF Habitat La Sablière ont signé une charte d’engagement qui doit permettre la cession de près de 5
L’État, la SNCF et le bailleur social ICF Habitat La Sablière ont signé une charte d’engagement qui doit permettre la cession de près de 540 000 mètres carrés entre 2021 et 2025. Un potentiel de construction de près de 6 600 logements en Île-de-France. Pour certains sites, comme la petite ceinture, la SNCF privilégie l’occupation durable plutôt que la cession.
Comment trouver le moyen de construire les logements devenus indispensables dans une région qui connaît une forte pénurie en la matière ? C’est pour tenter d’apporter une réponse, au moins partielle, au problème que l’État, la SNCF et le bailleur social ICF Habitat La Sablière ont signé une charte d’engagement qui doit permettre la cession, entre 2021 et 2025, de 536 700 mètres carrés de fonciers non utiles au ferroviaire, soit une trentaine de sites offrant un potentiel de construction de près de 6 600 logements en Île-de-France.
Sur l’ensemble du territoire national, l’objectif visé est la construction de 15 000 à 20 000 logements, dont 35 % de logements sociaux.
En Île-de-France, certaines opérations ont été lancées dès 2021 avec, notamment, la cession par la SNCF de 3,5 hectares sur le site Hébert dans le 18e arrondissement de Paris. Cette cession va permettre la réalisation de 370 logements, dont 222 logements sociaux ; 153 d’entre eux seront réalisés par ICF La Sablière. Pour cette opération, le groupe SNCF prend également en charge l’aménagement du site, avec sa filiale spécialisée Espaces Ferroviaires. La SNCF a également cédé l’an dernier à l’Établissement public foncier d’Île-de-France les fonciers des quatre premières phases du projet de la ZAC Gare de Pantin. Cette vente permettra la création d’un nouvel écoquartier au pied du RER E de près de 240 000 mètres carrés de surface de plancher, avec 1 500 logements, dont 120 seront réalisés par ICF La Sablière.
L’occupation « temporaire durable » privilégiée
Reste que chez SNCF Immobilier, on fait preuve de prudence : pas question de céder trop vite des terrains dont on pourrait encore avoir besoin dans les années à venir. Ainsi de la petite ceinture parisienne : déjà transmise en gestion à la Ville de Paris qui en fait des lieux de promenade, elle reste cependant propriété de l’opérateur ferroviaire.
Dans certains cas, comme par exemple avec d’anciennes gares de cette même petite ceinture, la société fait appel à des associations capables de proposer une « occupation durable » plutôt que définitive.
« La petite ceinture », explique Jean Faussurier, directeur Île-de-France chez SNCF Immobilier « fait bel et bien partie du réseau ferré national. Nous ne prévoyons pas d’utilisation ferroviaire dans les vingt années à venir mais nous considérons qu’il nous faut tout de même conserver ce site unique… »
Deux nouveaux sites parisiens de la petite ceinture – gare d’Avron et voûtes de l’Ourcq, dans les 10e et 11e arrondissements – viennent ainsi de faire l’objet d’un appel à projets « en vue d’y accueillir des activités innovantes et d’expérimenter de nouveaux usages urbains ». Les conventions d’occupation temporaire s’étendront sur vingt années. Un premier appel à projets, lancé en 2020, a déjà permis d’animer trois sites – les Voûtes de Vaugirard (15e), la Maison Florian (20e) et le 105 rue Curial (19e) – pour une durée de douze ans. En projet : un restaurant solidaire de la Croix-Rouge sous les Voûtes de Vaugirard, un centre de formation et d’insertion sociale dans la Maison Florian avec l’association Aurore et Yes We Camp.
Même prudence à Chelles dans le Val-de-Marne, avec un terrain « gelé depuis plusieurs années », mais qui pourrait retrouver un nouvel avenir logistique. Dans ces conditions, la SNCF se garde bien de céder son terrain : « Il ne faut pas insulter l’avenir en se désaisissant mal à propos… », souligne Jean Faussurier.
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