« Jardiner la ville » pour l’Exposition universelle 2025

« Jardiner la ville » pour l’Exposition universelle 2025

Une Exposition universelle 2025 placée sous le signe de la protection de la nature. C’est ce que propose l’Établissement public territorial Est Ensemb

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Une Exposition universelle 2025 placée sous le signe de la protection de la nature. C’est ce que propose l’Établissement public territorial Est Ensemble, qui ambitionne d’organiser l’événement sur son sol.

Le 19 janvier 2017, Gérard Cosme, président de l’Établissement public territorial (EPT) Est Ensemble, présentait son projet de Village global dans le cadre de la candidature déposée pour accueillir l’Exposition universelle 2025. Un projet très proche du thème de la manifestation, intitulé La connaissance à partager, la planète à protéger.

Implanté sur la plaine de l’Ourcq, le Village global prendrait place sur une cinquantaine d’hectares entre les communes de Paris, Pantin, Romainville, Bobigny et Noisy-le-Sec. Un site tout en longueur, situé de part et d’autre du canal de l’Ourcq, qui souhaite donner l’image d’un « laboratoire d’urbanisme écologique ». Objectif : sensibiliser les États aux différents enjeux environnementaux. « Nous souhaitons faire de la lutte contre l’étalement urbain le leitmotiv de notre candidature », déclare Gérard Cosme. Une affirmation assez paradoxale lorsqu’on sait que les berges du canal s’apprête à recevoir, d’ici 2030, plus de 300 000 mètres carrés de nouvelles constructions (dont 6 000 logements). Mais pas de quoi perturber le président d’Est Ensemble : « Tout n’est pas commercialisé. De plus, les nouveaux bâtiments ne prendront pas tout l’espace aux abords du canal », soutient-il.

« Les Champs-Élysées d’Est Ensemble »

Un défi de taille donc pour Alexandre Bouton, l’architecte-urbaniste en charge des études pour la réalisation du projet : comment aérer un secteur situé en zone dense, reverdir de vastes parcelles industrielles dont les entrepôts sont à l’abandon et faire plus de place aux mobilités douces face aux voies ferrés et aux routes qui quadrillent le territoire ?

Première solution mise en avant : utiliser l’eau du canal pour accueillir quelques pavillons flottants, plutôt en bois pour favoriser l’économie circulaire. « Le canal de l’Ourcq c’est les Champs-Élysées d’Est Ensemble ! Avec 7 kilomètres d’un seul tenant, il y a de quoi faire », explique l’architecte qui envisage également la création de passerelles pérennes ou éphémères pour faciliter les franchissements. Les pavillons au sol seraient, quant à eux, construits sur les berges de l’Ourcq.

Autre élément naturel plébiscité : la Corniche des Forts, un vaste espace naturel de 64 hectares. Ce secteur, destiné à devenir une base de loisirs, protègerait visiteurs et habitants de la chaleur en été et des polluants atmosphériques. Pour l’instant, la quinzaine d’hectares de sa partie centrale sont encore fermés au public. « Ces parcelles appartiennent à la Région. Près de 30 millions d’euros devraient être débloqués pour combler les sous-sols de cette ancienne carrière. Si nous obtenons l’Exposition universelle, le dossier pourrait enfin être accéléré », espère Jacques Champion, conseiller délégué chargé de la politique locale de l’habitat à Est Ensemble.

La verdure pourrait également pousser au-delà de la Corniche des Forts. L’architecte Alexandre Bouton prévoit en effet de « jardiner la ville existante » en plantant, dans les interstices laissés par les nouvelles ZAC, des îlots de végétaux. Objectif : stocker du carbone et ainsi réguler le réchauffement climatique.

Une dizaine de stations alentour

Avec de telles ambitions écologiques, comment réglementer la place de la voiture ? Est Ensemble a tranché, en s’orientant vers un « Village global zéro-voiture ». Pour permettre aux visiteurs de se déplacer, l’EPT compte sur la dizaine de stations de métro qui entourera le secteur. Les lignes 5 et 11 prolongées du métro, la ligne 15 du Grand Paris Express et le RER E pourraient faciliter la mobilité, tout comme le projet de téléphérique qui relierait la Corniche des Forts au canal. « Il faut compter 12 minutes à vélo depuis le parc de la Villette », ajoute l’architecte.

Si l’Exposition universelle est perçue comme une « tribune internationale » pour l’EPT (50 millions de visiteurs pressentis durant 6 mois), elle est aussi attendue comme « une étape dans l’évolution du territoire » très marqué par la désindustrialisation. Ne reste plus qu’à espérer que les transports et les nouveaux quartiers promis soient bien réalisés dans les temps.

Est Ensemble n’est pas le seul à vouloir accueillir la manifestation. Paris-Saclay (78), le Triangle de Gonesse (95), le Val-de-Marne (94) et Marne-la-Vallée (77) sont également intéressés. La France devrait choisir le territoire qui la représentera courant 2017. Le pays organisateur devrait être annoncé fin 2018.

 

Crédit Sequano/Nicolas Brikke.