Issy-les-Moulineaux, trente ans de mutations urbaines

Issy-les-Moulineaux, trente ans de mutations urbaines

Issy-les-Moulineaux affiche aujourd’hui un dynamisme remarquable. En vingt ans, la population de cette ville, limitrophe de la Capitale, s’est accrue

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Issy-les-Moulineaux affiche aujourd’hui un dynamisme remarquable. En vingt ans, la population de cette ville, limitrophe de la Capitale, s’est accrue de 35 %. Attirant des habitants jeunes et plutôt aisés, le revenu fiscal moyen atteignait 3 400 euros par mois en 2013. Sans compter que la commune des Hauts-de-Seine est aussi devenue un grand pourvoyeur d’emplois. En effet, plus de 50 000 postes s’y sont créés en vingt ans, dont la moitié dans le secteur de la communication et du numérique.

Sa position géographique privilégiée ainsi que le réseau routier et la desserte de en transports en commun (ligne 12 du métro, ligne 2 du tramway et RER C) dont elle bénéficie n’y sont certainement pas étrangères. Mais c’est aussi la profonde transformation de son tissu urbain au fil des décennies qui a su lui conférer ce pouvoir d’attraction. Car, dans les années 1970 et 1980, le territoire se caractérisait encore par de nombreuses friches industrielles héritées d’entreprises obsolètes. Portée par une volonté politique forte, la ville va ainsi se métamorphoser pour devenir aujourd’hui un véritable laboratoire tant au niveau des aménagements et des projets immobiliers que des services et des équipements proposés aux Isséens.

Les écoquartiers, un aménagement à l’avant-garde

Au sud du parc Henri Barbusse, en limite des communes de Clamart et Vanves, l’ancien Fort militaire de 12 hectares qui protégeait Paris au XIXe siècle a laissé place au premier écoquartier de la ville. À proximité du bâtiment moderne abritant la direction générale de la gendarmerie nationale, Bouygues Immobilier a développé, en collaboration avec BNP Paribas Immobilier, Kaufman & Broad et Vinci Immobilier, un projet mixte étendu sur 12 hectares, dont les premiers immeubles ont été livrés en 2014. Aux 2 000 mètres carrés de commerces s’ajoutent 623 logements basse consommation (BBC), dont 300 sont à caractère social. Sans oublier les nouveaux équipements dont bénéficient les habitants du quartier : deux groupes scolaires, une crèche ainsi qu’une piscine feng shui.

Les habitations sont, par ailleurs, équipées d’un système de chauffage urbain alimenté par géothermie. « Dans la plupart des logements, la fibre optique et un équipement domotique permettent de profiter au mieux de tous les services numériques », indique Raymond Loiseleur, directeur général de la Société publique territoriale Seine Ouest Aménagement. « L’écoquartier bénéficie par ailleurs d’un système inédit de collecte pneumatique des déchets par aspiration. » Mis en place par l’Établissement public territorial (EPT) Grand Paris Seine Ouest, ce système permet d’acheminer les résidus, quelques centaines de mètres plus loin, dans la nouvelle usine dédiée, Isséane. La Municipalité a, depuis, étendu la collecte pneumatique à d’autres programmes de bureaux et de logements, notamment à l’écoquartier des Bords de Seine. Ce dernier est le second écoquartier de la ville et s’étend sur 3,5 hectares. « Ce site, la deuxième tranche de la ZAC Bords de Seine, offrait un potentiel remarquable, à la fois ouvert vers la Seine et situé tout près du centre-ville », explique Raymond Loiseleur. Pour construire l’écoquartier, il a fallu dépolluer et déconstruire l’usine de traitement industriel des résidus urbains du SYTCOM (l’agence métropolitaine des déchets) ». Les cheminées de l’ancienne usine d’incinération de déchets ont ainsi laissé place à un programme immobilier mixte.

Autrefois surnommé « la gadoue », référence à son état de dégradation, le quartier des Bords de Seine est maintenant occupé par 4 îlots d’immeubles ensoleillés et modernes, abritant 781 appartements, dont 169 logements sociaux et 175 chambres dans une résidence hôtelière. Sur cette zone, à 50 % piétonne, les riverains cohabitent avec les salariés des entreprises installées dans les 25 000 mètres carrés de bureaux construits. Ils peuvent également bénéficier d’une crèche de 60 berceaux et d’une école bilingue de 8 classes. Surtout, le quartier peut se targuer d’un nouvel aménagement résolument vert et respectueux de l’environnement. Développés par Eiffage notamment, les ensembles d’habitations sont conformes aux normes BBC et HQE. Aussi, 40 % de l’eau chaude sanitaire provient d’énergies renouvelables.

Retrouvez l’intégralité de l’article dans le dernier numéro d’Objectif nouveau Grand Paris.

Crédit photo : Didier Blavette-Altelia.