Isabelle Vallentin, l’aménagement au coeur

Isabelle Vallentin, l’aménagement au coeur

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Elle affiche un parcours diversifié. Pourtant, c’est sur le territoire de la Seine-Saint-Denis qu’elle aura été la plus présente. Connue pour être la « chef d’orchestre » de transformations d’envergure sur ce territoire à travers Séquano Aménagement, Isabelle Vallentin lie, depuis peu, son avenir à celui des JO de Paris 2024.

Notre rôle : être le chef d’orchestre. » Pour Isabelle Vallentin, aujourd’hui directrice générale adjointe de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), il n’est pas ici question de musique mais d’aménagement du territoire. Elle prend véritablement conscience de l’importance de la coordination dans ce métier lors de son premier poste. Elle est alors jeune urbaniste au sein d’une Société d’économie mixte (SEM) d’aménagement. Autour de la table, architectes, promoteurs et collectivités partagent leur point de vue sur un projet à naître. D’abord impressionnée par ces professionnels chevronnés, la jeune femme se rend compte rapidement de « l’ampleur de la tâche » qui lui incombe.

Bosseuse, Isabelle Vallentin l’a toujours été. À l’université, elle a suivi trois licences en simultané : géographie humaine, aménagement et climatologie. Elle enchaîne avec une formation à l’École des Ponts et Chaussées et se spécialise en aménagement. C’est là que la jeune diplômée entre dans le dur et découvre l’urbanisme opérationnel ainsi que les missions des SEM. « Ce travail de réflexion qui s’accompagne de l’élaboration d’une stratégie puis d’une dimension chantier me plaisait beaucoup », se souvient-elle.

Chargée d’opérations, chef de projet, directrice adjointe, directrice générale enfin. En quelques années, Isabelle Vallentin gravit les échelons, acquérant aussi bien des compétences d’ordre technique que de management. Mais la réalité du métier va remettre en question sa vocation. « Ce n’était pas évident tous les jours d’être confrontée aux contraintes politiques et économiques qui exigent parfois une revoyure des projets », reconnaît-elle. Finalement, elle quitte la SEM et intègre une filiale d’EDF, H4 Valorisation, spécialisée dans l’aménagement et la promotion immobilière. Un poste malgré tout limité. « Je travaillais uniquement sur le périmètre parcellaire d’EDF. L’aménagement de l’espace autour ne me concernait pas. C’était assez frustrant. Mais, finalement, cette expérience m’a permis de mieux identifier mon besoin de travailler sur une échelle plus globale », précise-t-elle.

Regards

À cette époque en Île-de-France, la Seine-Saint- Denis envisage de grands projets urbains sur ses friches industrielles. La SEM Sodedat 93, aujourd’hui Séquano Aménagement, recherche alors de nouveaux collaborateurs pour son département aménagement. Isabelle Vallentin présente sa candidature. En quelques années, elle y atteint la première place. « Je suis consciente d’avoir eu beaucoup de chance dans ma vie professionnelle. Je ne me suis jamais battue pour devenir directrice générale. Les présidents qui m’ont proposé ces postes m’ont fait confiance », explique-t-elle.

En revanche, l’accueil des hommes extérieurs à l’entreprise est parfois plus réservé. Si la directrice générale n’a jamais entendu de propos négatifs, cela ne l’a pas empêchée de « sentir des regards derrière son dos » ou encore de soupçonner qu’on ne lui « pardonnerait pas une erreur », notamment lors de réunions regroupant exclusivement des hommes Une expérience qui a contribué à forger son caractère combatif.

Séquano Aménagement offre cependant à sa directrice des moments plus positifs. Parmi les plus marquants, l’inauguration du Grand Parc des Docks de Saint-Ouen, en décembre 2013. Pour l’occasion, des enfants sont invités à l’événement. « Quand on a coupé le cordon, les enfants ont couru vers le parc ! Ils criaient de bonheur. C’était très émouvant de les voir s’approprier cet équipement sur lequel on avait beaucoup travaillé pendant quatre ans », se souvient-elle, le regard encore brillant d’émotion.

Revanche

Un autre événement public marque un tournant pour la responsable de la SEM. En 2005, Londres est préférée à Paris pour l’organisation des Jeux olympiques de 2012. À l’annonce des résultats, sur le parvis de la préfecture de la Seine-Saint-Denis, la tristesse règne. « Autant l’enthousiasme de la jeunesse de la Seine-Saint- Denis était communicatif, autant la déception de toute cette population m’a touchée avec la même intensité. Ils se projetaient déjà en se disant qu’il allait se passer quelque chose d’exceptionnel sur leur territoire. Ça a été extrêmement dur », confie Isabelle Vallentin. Quelques années plus tard, Paris dépose une nouvelle candidature, cette fois pour les JO de 2024. Séquano Aménagement participe alors aux réflexions pour identifier des sites en Seine-Saint-Denis. C’est ainsi qu’Isabelle Vallentin s’envole pour Rio de Janeiro, au Brésil, ville hôte des Jeux de 2016. « J’ai vécu une aventure passionnante qui m’a donné envie plus encore de participer à un tel événement en France. Lorsque Paris a obtenu les Jeux pour 2024, j’ai candidaté auprès de Nicolas Ferrand », poursuit-elle.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le 33ème numéro d’Objectif Grand Paris.

Crédit photo : Xavier Granet