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La rivalité entre Paris et Londres pour les investissements étrangers se vérifie année après année. Mais, Brexit aidant, Paris talonne la capitale britannique et devient une place financière recherchée. Pour Alexandra Dublanche, l’écosystème francilien a résisté à la crise et la région s’impose comme destination privilégiée dans le secteur des sciences du vivant.
L’Observatoire des investissements internationaux montre que les flux d’investissements se sont tassés avec la crise. Comment la pandémie a-t-elle pesé sur ce point en Île-de-France ?
Les chiffres montrent que l’Île-de-France a tenu : la région a enregistré 340 projets en 2020, qui peuvent être des expansions d’entreprises déjà installées ou bien des projets de création de nouveaux sites industriels ou tertiaires. Ces investissements sont très créateurs d’emplois puisqu’ils ont généré sur 3 ans près de 11 000 postes, soit un record sur la dernière décennie. La région s’est positionnée en 2020 à la première place par rapport aux autres grandes métropoles mondiales, au global mais aussi dans certains secteurs comme la santé, qui devient un véritable point fort.
Rappelons que la région abrite une forte concentration d’institutions de recherche universitaires de renommée mondiale dans tous les domaines scientifiques : elle concentre ainsi plus de 40 % de la recherche française publique et privée.
Face à la crise, les pays se sont redressés plus ou moins vite, et ce, notamment en fonction de la confiance que les acteurs économiques portent en l’avenir. En Île-de-France, un travail est conduit de longue date pour aller vers les investisseurs potentiels et ce travail implique tout un réseau d’acteurs engagés pour l’attractivité de notre territoire ; c’est justement ce qui leur donne confiance en leur avenir dans notre région. L’agence Choose Paris Region occupe dans ce dispositif une place centrale mais elle n’est pas seule : c’est tout un écosystème qui se tient prêt à accueillir les entreprises étrangères, à commencer par les clusters et pôles de compétitivité au sein desquels elles peuvent s’insérer.
D’où viennent les investissements étrangers en Île-de-France ?
Ce sont d’abord des entreprises en provenance des États-Unis : elles ont généré 67 nouveaux projets en 2020. Ensuite, ce sont les Européens qui viennent développer leurs activités en Île-de-France et notamment nos plus proches voisins, les Britanniques, les Allemands et les Italiens. Mais nous souhaitons aujourd’hui aller au-delà de ces partenaires traditionnels pour essayer de développer des relations plus suivies avec des entreprises de pays moins tournés traditionnellement vers la France et/ou plus lointains. Nous leur présentons les pôles d’attractivité territoriaux et les filières que nous considérons comme les plus porteurs : notre stratégie est bien de constituer des filières stratégiques et de faire porter l’effort sur elles, car ce sont des fers de lance de l’activité.
Y a-t-il des secteurs d’activité plus importants que d’autres pour les investisseurs étrangers ?
Nous souhaitons valoriser nos points forts : à savoir les secteurs des technologies propres, de la ville durable, des mobilités, de la santé et des biotechs en particulier. L’aéronautique et le spatial sont également des domaines d’activité majeurs en Île-de-France, même s’ils ont pu souffrir plus que d’autres durant la crise du fait du fort ralentissement de l’aérien. D’une manière générale, nous voulons être leaders dans des technologies qui nous propulsent vers l’avenir. Mais, au-delà de la puissance de ces filières stratégiques, les investisseurs étrangers sont également sensibles à l’environnement qu’ils trouvent en Île-de-France.
La question de l’éducation par exemple est essentielle. D’où l’importance de la création de nouveaux lycées internationaux : l’un d’eux va ouvrir à Vincennes, un autre à Paris-Saclay.
Les cadres internationaux trouvent aussi ici une région où il fait bon vivre, avec beaucoup d’espaces verts et de bois. La qualité de vie est d’ailleurs un atout de l’Île-de-France régulièrement cité par les entreprises étrangères.
Le coût de la main d’œuvre est souvent présenté comme une difficulté en France, du point de vue des entreprises, ainsi que certains problèmes de recrutement. Cela pénalise-t-il la région ?
Le coût de la main d’œuvre ne constitue pas une difficulté lorsque l’on parle de ressources humaines très qualifiées. N’oublions pas que Paris-Saclay est désormais la première université du monde en mathématiques ! Dans toutes les disciplines scientifiques, ce regroupement universitaire est monté dans les premiers rangs des classements internationaux. On estime ainsi être particulièrement attractifs dans des domaines de pointe comme le « quantique », une révolution du numérique qui est en cours. On trouve aussi à Paris des écoles très spécialisées dont l’excellence est reconnue. C’est par exemple le cas des Gobelins, une école de l’image très prestigieuse : c’est la première école d’animation au monde et elle n’est pas seule en Île-de-France dans ce registre ! Là aussi, les entreprises peuvent compter sur tout un écosystème : dans l’industrie cinématographique, la région est réputée pour sa créativité, son expertise technique et le talent de ses professionnels, avec un secteur de l’audiovisuel qui emploie près de 150 000 personnes en Île-de-France. C’est pourquoi, 50 % des films français sont tournés dans la région et nous accueillons de nombreuses équipes étrangères chaque année.
Retrouvez l’intégralité de l’article, ainsi que l’ensemble du dossier, dans le 35ème numéro d’Objectif Grand Paris.
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