Grand Paris Express : le Premier ministre entretient le suspense

Grand Paris Express : le Premier ministre entretient le suspense

Une réunion conçue, selon Edouard Philippe, "pour assurer les bases et pour mieux avancer"

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Le 26 janvier, le Premier ministre a réuni les élus franciliens au 20, Avenue de Ségur. Au menu, l’avenir du Grand Paris Express. Certaines lignes seront-elles retardées, annulées ?

Toujours pas de réponse, dans une réunion conçue selon le Premier ministre, « pour assurer les bases et pour mieux avancer ».

Alors que les élus locaux réunis vendredi 26 à l’appel du Premier ministre espéraient sans doute en savoir plus sur l’avenir du Grand Paris Express, Edouard Philippe les aura probablement déçus d’emblée en annonçant la couleur dès son introduction à la rencontre : « On ne va pas, durant cette réunion, faire des annonces. On ne va pas prendre de décisions. On ne va pas parler de la gouvernance du Grand Paris ».

Il est vrai que venir à une réunion de concertation en affichant des solutions déjà toute prêtes aurait sans doute fait mauvais effet…

Une réunion pour quoi faire alors ?

Tout d’abord, a expliqué le préfet de la Région à la centaine d’élus franciliens présents, « pour faire un état des lieux », et se remettre en mémoire les chiffres majeurs de ce « projet incroyablement ambitieux », selon les termes d’Edouard Philippe, « destiné à structurer la Région et même la France entière ».

Dans un second temps, la grand-messe convoquée « dans des délais assez brefs », a reconnu le premier ministre, avait aussi pour objectif de « regarder vers l’avenir ».

Tout cela aura-t-il rassuré des élus très inquiets, face aux rumeurs qui courent sur un possible report des dates de réalisation de certaines lignes du grand métro, compte tenu du très sévère rapport rendu récemment par la Cour des Comptes sur les coûts attendus?

Difficile à dire, puisque la réunion s’est tenue à huis-clos…

Le conclave aura cependant sans doute permis aux élus d’exprimer leurs points de vue ; ils n’avaient pas, si l’on en croit les quelques mots échangés avec la presse avant la rencontre, l’intention de s’en priver.

Jean-Yves Le Bouillonnec, maire de Cachan, et par ailleurs président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris, est catégorique : « Quand on ralentit un projet, on n’en réduit pas le coût », assure-t-il. « De plus, l’Etat ne fait que garantir l’emprunt, cela n’impacte pas son budget, et il bénéficiera de l’activité générée ». Avant de conclure, en toute simplicité : « Si l’on attend d’avoir les moyens, on ne fait jamais rien… »

L’argument convaincra-t-il ? Réponse sans doute imminente.

Christine Murris