Depuis 2014, Dysturb, commando de colleurs-reporters, réveille les photos oubliées par la presse en les placardant, de rue en rue, sur les murs du Gra
Depuis 2014, Dysturb, commando de colleurs-reporters, réveille les photos oubliées par la presse en les placardant, de rue en rue, sur les murs du Grand Paris. Rencontre en images et en souvenirs avec son fondateur, le photographe Pierre Terdjman.
Le Grand Paris… en un coup de coeur ?
L’architecture. On habite vraiment dans la plus belle ville du monde. Je fais beaucoup de moto et, ce que je préfère, c’est lorsque je remonte la Seine, Notre-Dame, Le Louvre. Et la diversité des cultures : même lorsque l’on connaît bien la ville, il y a toujours un endroit où l’on est surpris, il suffit d’aller se perdre dans les rues du Chinatown du 13e arrondissement pour changer de pays.
Un coup de gueule ?
Il y a beaucoup de choses qui m’énervent, le stress, le manque de courtoisie des Parisiens, mais ce sont des faux problèmes si on les compare à la misère que l’on voit de plus en plus sur les trottoirs : j’habite entre deux supermarchés, et tous les jours, je vois à 18 heures des gens, avec des enfants, venir faire les poubelles. En 2016, ce n’est pas possible, c’est choquant bien plus que certaines photos que Dysturb affiche sur les murs.
Un rêve ?
Mettre davantage de photojournalisme dans les rues et créer un lieu dédié, ce qui n’existe pas encore à Paris. Et étendre Dysturb dans les écoles au-delà du périph’ : c’est incroyable les retours que l’on a avec les enfants, y compris dans les établissements difficiles. Récemment, j’ai reçu un email d’une institutrice, dans une classe que nous avons visitée il y a un mois, et qui m’explique que les gamins ne parlent que de nous. Ils n’ont pas touché à l’affiche, elle est toujours collée dans la cour : c’est complexe de trouver un sujet qui les intéresse, qui les fasse parler, ce que le photojournalisme réussit.
Un souvenir ?
La Tour Montparnasse. Non, même pas, c’est une question difficile. Mon premier souvenir, c’était il y a 30 ans : j’ai grandi à Boulogne, à deux pas du Parc des Princes, ce ne sont pas des souvenirs marquants. Quand j’étais gosse, je traînais par exemple beaucoup place Marcel-Sembat. Il n’y avait pas encore de fast-food mais déjà un resto de burgers, à l’américaine, et un magasin de sport. Aujourd’hui, ça a tellement changé, des commerces et des bagnoles partout, que cela n’a plus rien à voir avec le Marcel-Sembat d’il y a 30 ans. Paris, je l’ai découvert plus tard, lorsque j’ai commencé à sortir, au fil des boîtes de nuit. Je me souviens notamment du Pulp, un club à la musique électro assez dingue, dans le 9e arrondissement.
Un jardin secret ?
Je suis photographe, j’aime bien me promener dans le Marais et puis sur l’île Saint-Louis. Le goût de Paris, c’est la glace rhum raisin/poire, achetée chez Berthillon, je la mange sur place, c’est meilleur.
Crédit photo : Dysturb.