Débat des municipales à Paris : les candidates unanimes pour soutenir les commerçants

Débat des municipales à Paris : les candidates unanimes pour soutenir les commerçants

Exonérations fiscales, subventions directes, aide à l’emploi et aux jeunes… Les trois candidates à la mairie de Paris affirment leur volonté de souten

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Exonérations fiscales, subventions directes, aide à l’emploi et aux jeunes… Les trois candidates à la mairie de Paris affirment leur volonté de soutenir la relance économique dans la capitale. C’est leur priorité commune de la rentrée 2020, malgré un débat de deuxième tour plutôt offensif où les affrontements ont été vifs. 

C’est sur France Info et France 3 Ile-de-France qu’était organisé mercredi dernier le premier grand débat télévisé du second tour des Municipales parisiennes. 

Premier thème qui a, sans surprise, opposé les trois candidates : la relance et la lutte contre la crise économique, dont on pressent qu’elle va déferler sur Paris à la rentrée. L’occasion pour les trois candidates d’afficher leur volontarisme, avec des projets somme toute très proches les uns des autres. Pour Agnès Buzyn, candidate LREM, c’est d’un « plan Marshall pour les commerçants» qu’il faut parler : « Il faut donner à la ville tous les moyens d’affronter la crise économique et sociale qui est devant nous, et notamment protéger les plus fragiles, les personnes âgées et les jeunes », a affirmé l’ancienne ministre de la Santé, insistant sur la « cohérence de son plan avec les mesures nationales ». 

Même priorité pour Rachida Dati, candidate LR, qui préfère le terme de « plan de soutien » comportant exonérations fiscales pour les entreprises, subventions « pour tous les secteurs économiques » et programme massif d’isolation thermique du parc social. 

Hidalgo : « Des contrats pour les jeunes »

Anne Hidalgo, qui bénéficie ici de la position du « sortant », a pu présenter, non pas ce qu’elle prévoit de faire, mais bien ce qui a d’ores et déjà été initié : « On a travaillé pendant tout le confinement », a souligné la maire de Paris, « sur un plan de 200 millions d’euros, accompagné d’une exonération des charges pérenne pour six mois. Pour les jeunes, la Ville va intervenir, en proposant directement des contrats d’apprentissage et de service civique ». Quant à l’aide aux petites entreprises, Anne Hidalgo a insisté sur la coopération avec la Région Ile-de-France et sur la participation de la capitale au « plan de résilience » présenté par Valérie Pécresse. 

Au-delà de cet assaut de bonne volonté face aux petites entreprises, les candidates ont également mis en exergue certaines de leurs priorités : Agnès Buzyn a ainsi insisté sur l’intérêt qu’il y aurait à « permettre l’ouverture des magasins tard le soir, à la fois pour dynamiser la consommation et pour fournir des emplois aux jeunes » tandis qu’Anne Hidalgo affirmait vouloir soutenir le tourisme dans son ensemble. 

Passés ces premiers échanges, Rachida Dati a préféré en revenir à ses fondamentaux, la propreté, ou plutôt la malpropreté de la ville, un de ses chevaux de bataille de longue date : « La situation » assure-t-elle, « s’est encore dégradée. Dans les rues, mais aussi sur les voies sur berge, qui sont des latrines à ciel ouvert… »

Rachida Dati : « Il faut rénover le logement social »

Rachida Dati Autre incontournable de toute campagne parisienne, la question du logement. Là encore, Rachida Dati s’en est tenue à des constats issus, dit-elle, des visites réalisées pour les besoins de la campagne : « Le logement social doit être rénové, rien ne va : les fuites d’eau, les parties communes condamnées, les gens sont écoeurés… ». 

Quant à ce qui se construit, rien ne trouve grâce aux yeux de la candidate LR : c’est cette fois la bétonisation qui est en cause, portée, selon elle, par la construction de tours dans la capitale. 

Sur la politique du logement, Agnès Buzyn  -qui préconise l’identification de 20 000 logements vacants et la transformation de bureaux en appartements…- tend elle aussi à considérer que « rien n’a été créé, puisque la ville a transformé des logements privés en logements sociaux». 

Anne Hidalgo estime au contraire « avoir porté une politique très volontariste sur ce thème ». Une politique qui s’enrichira demain, a-t-elle précisé, d’«une nouvelle Société d’économie mixte, qui sera créée avec des investisseurs privés et dotée de 6 milliards d’euros. Elle permettra d’aller chercher du logement, de racheter des Airbnb… ». 

Agnès Buzyn : « C’est l’anarchie dans le transport ! »

Agnes Buzyn

Dernier passage obligé du débat, le transport. L’occasion pour la maire de Paris d’interpeller la candidate LREM sur l’appel au secours lancé au gouvernement par IDF-Mobilités, s’offrant ainsi au passage le soutien de Rachida Dati, soucieuse d’appuyer la demande formulée auprès du gouvernement par Valérie Pécresse, présidente d’IDF-Mobilités… 

Restait pour finir à affirmer la nécessité -thème aux apparences désormais très consensuelles- d’adapter la capitale à la transition climatique. Difficile pour les outsiders de se montrer ici très percutantes, la maire de Paris, alliée aux écologistes, ayant de longue date affirmé son engagement dans ce domaine. « La transition écologique, j’y travaille depuis bien longtemps », a ainsi pu rétorquer Anne Hidalgo. « On a baissé la pollution atmosphérique et donc la pollution sonore. Il y a encore bien d’autres projets, notamment liés à la végétalisation de la ville ». 

Le Grand Paris, grand…absent

Au total, ce premier débat du deuxième tour, mené avec agressivité par Rachida Dati, avec une sérénité quelque peu surfaite par Anne Hidalgo et une certaine combativité par Agnès Buzyn, n’aura guère surpris : par-delà des thèmes bien connus, passages obligés de toute campagne parisienne -le logement, les transports, la sécurité, la propreté, la pollution…- et quelques accrochages assez classiques, c’est la relance économique, nouveauté du moment, qui aura le plus marqué les échanges. Mais là, c’est quasiment l’unanimité qui, curieusement, règne : quelle que soit l’élue, elle s’engage à aider les petits commerçants à passer la crise, les petites entreprises à améliorer leur trésorerie, les jeunes diplômés à passer le cap du premier emploi. 

On notera un grand absent du débat, comme il l’a été de la campagne : le Grand Paris. Quand on est candidat à la mairie de la capitale, décidément, les voisins ne pèsent pas lourd. Nul n’aura eu un mot pour l’au-delà du périphérique, ni même d’ailleurs pour le périphérique lui-même, cette voie dont on parlait pourtant beaucoup il y a quelques mois, il y a un siècle, dans la capitale pré-Covid.