Avec « Empreintes », La Défense se rêve en quartier d’affaires mixte et bas carbone

Avec « Empreintes », La Défense se rêve en quartier d’affaires mixte et bas carbone

Pour accélérer la mutation du plus grand quartier d’affaires européen, Paris La Défense a lancé, depuis le Mipim à Cannes, un appel à projets innova

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Pour accélérer la mutation du plus grand quartier d’affaires européen, Paris La Défense a lancé, depuis le Mipim à Cannes, un appel à projets innovants baptisé « Empreintes ». Un total de cinq emprises foncières sont à transformer par des groupements de promoteurs, investisseurs et architectes.

Par Aurélien Jouhanneau

En matière d’urbanisme, La Défense n’avait pas connu pareil remue-méninges depuis 2006. Nicolas Sarkozy, alors président des Hauts-de-Seine, avait lancé un grand plan de renouveau pour le premier quartier d’affaires européen – avec, à la clé, une série de tours de bureaux. Seize ans plus tard, les mœurs ont semble-t-il évolué… Avec le concours « Empreintes », pas question pour l’Établissement public Paris La Défense de commander de grands ensembles architecturaux. Il s’agit plutôt d’allier mixité sociale et environnement. « Paris La Défense ouvre un nouveau chapitre de son territoire avec le premier appel à projets urbains mixtes et bas carbone qui vise à transformer plusieurs secteurs stratégiques du quartier d’affaires », lance Pierre-Yves Guice, directeur de Paris La Défense.

Un rôle spécifique pour chaque site

Lancé en grandes pompes au Mipim devant promoteurs, investisseurs et architectes, Empreintes propose cinq emprises foncières, situées à la jonction du quartier d’affaires et des villes de Puteaux (sites Demi-Lune, Jean-Moulin, Liberté) et Courbevoie (sites Ségoffin, Gambetta). Dans le détail, les différents périmètres – lesquels sont inscrits au cœur de l’Opération d’intérêt national (OIN) – affichent entre 2 000 mètres carrés et 1,6 hectare.

« D’ores et déjà, chaque site a un rôle spécifique à jouer dans l’écosystème urbain », précise-t-on du côté de Paris La Défense.

À titre d’exemple, le site Demi-Lune aura vocation à relier un secteur résidentiel au quartier d’affaires. Quant à l’emprise Ségoffin, basée au nord de l’esplanade le long du boulevard circulaire, elle devra proposer une nouvelle offre commerciale et un accès à la ligne E du RER. Sur ce secteur, l’Établissement public souhaite voir naître, en outre, des édifices mixtes qui ne dépassent pas les 5 000 mètres carrés, avec si possible du coliving.

Relier le quartier d’affaires à la ville

Pour remporter un ou plusieurs de ces sites complexes, les candidats devront imaginer des projets immobiliers à impact environnemental réduit. En outre, le cahier des charges d’Empreintes stipule de faire la part belle à l’innovation technique, à la pérennité, à l’exemplarité environnementale et à la contribution à la vie de quartier. Par ailleurs, chaque participant devra mener une étude systématique d’une potentielle réutilisation d’infrastructures existantes et/ou de la mutualisation de certains services avec des bâtiments voisins. « La reconquête de ces espaces doit permettre de leur donner toutes les caractéristiques d’un véritable quartier et de mieux connecter La Défense aux villes environnantes », font savoir les équipes de l’appel à projets. « C’est pourquoi les projets présentés devront s’articuler avec le programme de requalification du boulevard Patrick-Devedjian initié par les Hauts-de-Seine. »

Temps long

Pour connaître les lauréats, la patience sera de mise en raison de la complexité des sites. La clôture des remises des candidatures pour la phase 1 est prévue le 30 mai prochain. Un jury – composé entre autres de Paris La Défense, des villes de Puteaux et Courbevoie, et du département des Hauts-de-Seine – désignera les candidats présélectionnés en octobre. Ensuite, les lauréats des secteurs Jean-Moulin et Ségoffin seront dévoilés à l’été 2023. Pour les groupements lauréats des trois autres secteurs, il faudra attendre début 2024. « N’oublions pas que l’immobilier se réalise sur le temps long. Si tout fonctionne comme nous l’avons prévu, certains projets pourront être inaugurés avant 2030 », glisse-t-on du côté de l’Établissement public.

© PLD_Matador

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