Comment se portent les villes de la grande couronne parisienne ? La réponse de l’IAU.

Comment se portent les villes de la grande couronne parisienne ? La réponse de l’IAU.

Selon une étude de l’IAU parue en juin 2019, les villes de la grande couronne francilienne ne se portent pas aussi mal que l’on pourrait l’imaginer.

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Selon une étude de l’IAU parue en juin 2019, les villes de la grande couronne francilienne ne se portent pas aussi mal que l’on pourrait l’imaginer. Elle bénéficient d’une dynamique démographique plutôt positive même si elles souffrent de problèmes d’emploi et de mobilité.

À l’heure où la fracture entre les zones urbaines denses et leurs périphéries anime de nombreux débats, l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) d’Île-de-France s’est penché sur la question à l’échelle francilienne dans le cadre d’un rapport intitulée « Villes de franges de l’agglomération parisienne, être plus qu’une simple campagne de Paris ». 

Parue en juin dernier, l’étude a été réalisée sur 18 communes périurbaines ou rurales qui exercent une fonction de centralité sur les bassins de vie de l’espace francilien en dehors de la Métropole. Parmi elles, Persan (95), Meaux (77), Etampes (91), Dourdan (91) ou encore Rambouillet (78). L’objectif : analyser la situation des villes petites et moyennes (VPM) de la grande couronne parisienne, souvent perçues comme des territoires frappés par un déclin économique et délaissés par les pouvoirs publics. La conclusion de l’IAU est plus nuancée. 

D’abord, contrairement à ce qu’on l’on pourrait penser, la plupart de ces villes connaissent une incontestable croissance démographique au regard d’autres territoires franciliens : +3,7% à Persan (95), + 2,5% à Montereau-Fault-Yonne (77) ou encore +1,6% à la Ferté-Gaucher (77), alors que la moyenne régionale est de +0,52%. 

Deuxième point, selon la pensée commune, ces villes seraient habitées par une population plus âgée que dans l’aire urbaine dense. En fait, cette idée ne doit pas être généralisée. En effet, l’IAU a distingué deux catégories de communes. L’une, dont la population est effectivement vieillissante, elle regroupe des communes comme Houdan (78), Fontainebleau (77) ou Rambouillet (78), où la part des plus de 60 ans est supérieure à 25%. L’autre, qui rassemble des villes comme Meaux (77), Etampes (91) ou encore Beaumont sur Oise (95) est au contraire plutôt caractérisée par une population jeune. La part des plus de 60 ans y est inférieure à 18% et la part des jeunes entre 0 et 19 ans est proche de 30%. 

Mobilité et emploi : les causes de leur fragilité

Ces territoires correspondent à des villes modestes ou « intermédiaires », étant composées principalement d’employés (ils représentent 34%) et d’ouvriers (ils sont 21%). Un constat qui s’explique par un prix du foncier abordable et une part importante de logements sociaux. 

Il est certain que ces communes sont fragilisées sur le plan de l’emploi et surtout pour certaines, socialement fragilisées par un taux de chômage élevé. Plusieurs des villes étudiées « n’ont jamais retrouvé le nombre d’emploi qu’elles avaient avant la crise de la désindustrialisation, au début des années 1990 ». Les emplois industriels ont chuté et c’est aujourd’hui l’économie présentielle qui domine, représentant 70% des emplois dans ces villes. En réalité, les habitants de la grande couronne sont pour la plupart des navetteurs dont l’emploi se situe dans l’aire urbaine dense. 

Ce qui nous amène à parler d’une autre problématique importante : la mobilité. Même si les villes petites et moyennes de la grande couronne disposent généralement d’une, voire de deux gares qui assurent leur capacité d’accès à la Métropole, elles déplorent des liaisons quotidiennes insuffisantes et inconfortables. 

Les élus de la grande couronne se focalisent donc sur la mobilité et sur l’emploi pour tenter de redynamiser leur territoire et d’améliorer le cadre de vie de leurs habitants. Mais le développement de ces villes passe aussi par la revitalisation de leurs centres, qui pour beaucoup sont déserts, marqués par une importante vacance des logements et des locaux commerciaux. Principalement en cause : les zones commerciales, plus pratiques et plus accessibles, qui se sont construites en périphérie et ont accaparé la clientèle. Pour résoudre ce problème, 9 des 18 VPM des franges de l’agglomération sont aujourd’hui engagées dans le plan national « Action coeur de ville », initié par le Ministère de la cohésion des territoires. 

Pour accéder à l’étude complète, cliquez ici. 

 

Source : Villes des franges de l’agglomération parisienne. « Être plus qu’une simple campagne de Paris ! » / IAU îdF / 2019 / Le Goff Tanguy

Photo : Vue de Provins – ©DRIEA/JOUBERT