Accueil mi-figue mi-raisin face au nouveau projet pour Gonesse

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Santé, transports, éducation, commerce agroalimentaire… Le premier ministre a annoncé un nouveau plan pour le Val d’Oise, à la suite de l'abandon du m

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Santé, transports, éducation, commerce agroalimentaire… Le premier ministre a annoncé un nouveau plan pour le Val d’Oise, à la suite de l’abandon du méga-projet Europacity. Il a fait naître des réactions contrastées, et un enthousiasme prudent du côté des élus locaux.  

 

Tout a commencé avec l’abandon du mégaprojet Europacity, qui était devenu le symbole de la démesure commerciale lancée à l’assaut des terres agricoles… Lâchés par le président de la République en personne en fin 2019, Auchan et l’entreprise chinoise Wanda, qui portaient le projet, ont dû remballer leurs mirifiques maquettes, pour la plus grande satisfaction des écologistes mais au grand désarroi des élus locaux qui pensaient avant tout emploi et développement économique. Depuis, l’avenir du 95 était comme en suspens, dans l’attente d’une décision gouvernementale annoncée.

L’horizon s’est quelque peu éclairci il y a quelques jours, avec la présentation par Jean Castex à Cergy-Pontoise d’un « plan d’avenir pour le Val d’Oise ».

Un Rungis bis pour l’agroalimentaire

A ceux qui insistaient sur la nécessité de protéger les terres fertiles et de développer des projets de transformation des produits agricoles, Jean Castex a proposé de donner une vocation agro-alimentaire au site en implantant sur le « triangle de Gonesse » une annexe du marché de gros de Rungis tournée vers la valorisation des denrées locales.

Il y aurait bien dans ces conditions urbanisation du site, mais elle serait moindre que celle que prévoyait le méga-complexe touristique, serait également porteuse d’emplois et valoriserait le secteur agro-alimentaire. Le projet Agoralim, porté par la Semmaris, comportera « une plateforme de distribution alimentaire », a plaidé le premier ministre, « mais aussi un projet de développement des circuits courts et des productions locales ». Un projet en accord, selon le premier ministre, avec la « longue histoire agricole du département, notamment sur les terres de la Plaine de France ».

La nouvelle extension de Rungis, si elle se fait, s’appuiera sur une plateforme logistique à situer à proximité. Le projet précis sera connu, après concertation, en septembre prochain.

Education et transports pour « lutter contre l’enclavement »

Autre volet du plan de Matignon, une cité scolaire internationale proposant par exemple des formations tournées vers l’hôtellerie et la restauration, ou encore l’alimentation et l’agriculture biologique. Une « structure d’excellence » pour répondre aux besoins d’un département très jeune.

Toujours au chapitre éducatif, l’Etat s’engage à « soutenir très fortement le pôle Cergy Paris Université pour y permettre l’implantation d’une école d’ingénieurs d’ampleur internationale autour de l’ingénierie et de la modélisation ».

Le département du Val d’Oise s’est réjoui de ces annonces : « La cité scolaire internationale d’excellence sera un symbole pour ce territoire d’avenir à proximité de l’aéroport de Roissy-Charles-de Gaulle. Le Département sera partenaire de cette opération dans la construction du collège et dans le développement de l’enseignement supérieur avec CY Paris Cergy Université », a affirmé Marie-Christine Cavecchi, Présidente du Département.

Les transports constituaient cependant sans doute le volet majeur et le plus attendu de l’intervention du premier ministre.

Pour assurer le « désenclavement » et l’amélioration des échanges avec la métropole et avec la région dans son ensemble, il a ainsi annoncé le maintien de la ligne 17 du Grand Paris Express qui « sera bien menée à son terme jusqu’au Mesnil-Amelot par la Société du Grand Paris ». Autre dossier très important pour les élus locaux, celui du financement de l’interconnexion reliant la ligne H du Transilien à la future gare de Saint-Denis-Pleyel. Trois nouvelles lignes de bus à haut niveau de services permettront également de relier Goussainville-Villiers-le-Bel et Sarcelles au Grand Roissy. Un pôle multimodal devrait aussi être créé autour de la gare de Survilliers-Fosses.

Enfin le premier ministre s’est aussi engagé sur des réalisations en matière de santé, dans un département où l’espérance de vie est parmi les plus faibles de France. Il s’agira de la reconstruction du centre hospitalier d’Argenteuil, ainsi que du développement du projet de modernisation des soins porté par le centre hospitalier de Pontoise.

Une maison d’arrêt à construire dans le Val-d’Oise devrait aussi être implantée à Bernes-sur-Oise.

Des réactions contrastées

Ce catalogue très diversifié de mesures, reprenant pour certaines des annonces déjà faites et confirmant, pour d’autres, des projets qui semblaient menacés -dont la ligne 17 du GPE- ou en attente de financements, va-t-il satisfaire les élus qui clamaient leur inquiétude depuis des mois ? Nombre d’entre eux se sont réjouis de ces annonces, mais en des termes soigneusement mesurés. Ainsi la Région Ile-de-France a-t-elle salué les décisions prises, tout en expliquant que « le compte n’y est pas » en matière de financement des transports.

Marie-Christine Cavecchi, présidente du département, a de son côté insisté pour que les annonces ne soient pas « un simple coup de communication gouvernementale mais une réalité concrète » dans un proche avenir.

Les associations qui se sont constituées en collectif pour défendre l’agriculture sur les terres de Gonesse dénoncent quant à elles des « décisions aberrantes qui entraîneraient la destruction de dizaines d’hectares de terres nourricières », s’étonnent de la construction d’ « une cité scolaire sous les avions », et d’un « équipement dédié aux productions agricoles de proximité sur des terres fertiles ».

Bien après qu’Europacity ait été jeté aux oubliettes, le débat n’est toujours pas clos…