Depuis 2010, la start-up Géovélo aide les cyclistes à choisir leur itinéraire dans la jungle des métropoles. Aujourd’hui, derrière l’application, la b
Depuis 2010, la start-up Géovélo aide les cyclistes à choisir leur itinéraire dans la jungle des métropoles. Aujourd’hui, derrière l’application, la base de données et de cartographies acquise au fil des années permet aux collectivités comme celles du Grand Paris de repenser leur réseau cyclable.
C’est ce qu’on appelle une heat-map, une carte de chaleur, qui renseigne sur la fréquence du passage de personnes sur un secteur donné. Celles de Géovélo, start-up créée depuis 2010, représentent les allées et venues des cyclistes utilisant l’application. Dans le Grand Paris, elle compte environ 50 000 usagers, qui l’utilisent pour trouver l’itinéraire cyclable le plus adapté sur un trajet, renvoyant ainsi l’image de 5 000 kilomètres de réseau vélo. Des données riches d’enseignement pour les collectivités partenaires de Géovélo qui, à la lecture de ces cartes, peuvent ainsi analyser le comportement des deux – roues au fil des aménagements.
« Le smartphone est un bon outil, car il permet de repérer les zones de ralentissement, mais aussi ce que nous appelons les lignes de désir », explique Benoît Grunberg, co-fondateur de Géovélo, «c’est-à-dire des passages agréables que le cycliste aime emprunter. » Sur les cartes, les coupures urbaines sautent donc aux yeux, tout comme les infrastructures mal adaptées, où le cycliste, perturbé dans son trajet, lève le pied de la pédale. En plus des sondages et des écocompteurs, les applications telles que Géovélo, en lui apportant une plateforme de connaissances complémentaires, se muent alors en outil d’aide à la décision pour l’aménageur. Si celui – ci a encore fort à faire pour adapter le Grand Paris aux vélos, pour Benoît Grunberg, la métropole francilienne ne s’en sortirait pourtant pas si mal : « Pour le Parisien, estime-t- il, la difficulté principale, c’est de s’extraire du périphérique, avec quelques soucis à l’ouest, du côté du pôle de La Défense. »
Pour le banlieusard, le vélo souffre des mêmes problèmes que le transport en commun, dont le réseau, radial, en étoile, peine avec les transversales. « Ce qui pêche, ce sont surtout les itinéraires de banlieue à banlieue, où le cycliste rencontre encore de nombreuses ruptures, même si de gros efforts sont actuellement effectués pour les traiter. » Enfin, dans l’hypercentre, ce qui décrédibilise la Ville Lumière en matière de petite reine, ce sont… les couloirs de bus : «Le bus n’apprécie pas que les vélos empiètent sur son espace : dans le futur, il va falloir trouver un compromis sur des espaces mutualisés entre différents usagers, mais souvent au détriment des deux-roues », conclut Benoît Grunberg. D’ici là, n’oubliez de sortir couvert de votre plus beau gilet fluo.