« Le potentiel de développement urbain est encore très grand »

« Le potentiel de développement urbain est encore très grand »

Plaine Commune a été pionnière en matière de coopération intercommunale. Aujourd’hui encore, le territoire se veut lieu d’expérimentation d’un projet

L’enseignement supérieur se saisit du Grand Paris
La RATP investira 1,740 Md€ en Île-de-France en 2018
Les maires d’Ile-de-France se donnent rendez-vous au Parc Floral

Plaine Commune a été pionnière en matière de coopération intercommunale. Aujourd’hui encore, le territoire se veut lieu d’expérimentation d’un projet métropolitain solidaire. Son objectif : poursuivre la mutation mais « en refusant l’exclusion qui marque trop de métropoles », souligne le président de Plaine Commune Patrick Braouezec.

Plaine Commune a constitué son intercommunalité bien avant que la loi ne l’impose. Qu’est-ce que ça vous a apporté ?

En parlant d’une seule voix, on a été beaucoup plus forts, tout simplement. Le rapport de forces qui s’instaure avec les interlocuteurs, qu’il s’agisse des pouvoirs publics ou bien des entreprises, est tout à fait différent. Il est bien clair que certaines communes ont pu bénéficier d’extensions de transports en commun qu’elles n’auraient pas obtenu seules. Nous fonctionnons comme une coopérative de communes qui garantit le pouvoir de décision de chacune des villes.

Sur la base de cette antériorité, avez-vous des conseils à donner aux Établissements publics territoriaux qui font aujourd’hui leurs premiers pas ?

J’ai au moins trois indications à donner. Premier point : c’est le projet qui compte. On voit trop d’intercommunalités créées par obligation. Or, il faut qu’elles soient unies par un vrai projet, une colonne vertébrale fondée sur la cohérence et la complémentarité. Deuxième point, il faut respecter les communes. C’est une exigence démocratique. L’intercommunalité est un outil puissant pour leur développement, pas un lieu de confiscation de la décision.

Enfin, il ne faut pas qu’il y ait «la tête et les jambes », avec l’intercommunalité dans le rôle de la tête, les communes devenant les jambes, autrement dit des exécutantes auxquelles il ne resterait que les tâches du quotidien. À Plaine Commune, l’intercommunalité prend aussi en charge des questions de voirie ou de gestion de déchets, et non pas seulement des projets « nobles » de développement urbain.

Entendez-vous occuper une place spécifique ? Avez-vous une vocation particulière au sein de la Métropole ?

Nous militons pour un Grand Paris polycentrique. Nous ne sommes pas une simple expansion parisienne, mais bien un pôle particulier qui a un rôle spécifique à jouer. Nous sommes un territoire jeune, complexe, divers, en mutation, c’est ici que se crée la société de demain, en prise directe avec le social. Ce point nous est si bien reconnu que nous avons été désignés comme territoire expérimental sur la mutation du travail et ses conséquences. Nous vivons une combinaison de mutations sociales, sociologiques, urbaines, économiques et constituons un laboratoire d’idées, de réalisations et de mises en perspective. Les entreprises de l’économie sociale et solidaire, très présentes, en sont un témoignage.

Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le dernier numéro d’Objectif nouveau Grand Paris.

Légende : signature de la convention JO, dans le cadre de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, entre la ville de Paris et la Seine-Saint-Denis. Crédit : Fabrice Gaboriau – Plaine Commune.