Quand les grandes institutions culturelles rencontrent les quartiers sensibles

Quand les grandes institutions culturelles  rencontrent les quartiers sensibles

Les premières conventions de jumelage entre des Zones de sécurité prioritaires – territoires souffrant d'insécurité quotidienne – et les différentes i

Les entreprises franciliennes créées en 2010 plus pérennes qu’au niveau national
Le bureau se replie sur les « valeurs sûres »
Tour Hekla, un « cristal géant » dans le ciel de La Défense

Les premières conventions de jumelage entre des Zones de sécurité prioritaires – territoires souffrant d’insécurité quotidienne – et les différentes institutions culturelles ont été signées le 12 juillet 2016. Un pari expérimental qui offre désormais la possibilité à certains habitants d’avoir accès à la culture alors qu’ils en sont parfois très éloignés.

Treize, c’est le nombre de conventions de jumelage qui ont été établies entre les grands établissements culturels et les Zones de sécurité prioritaires (ZSP) de la région Île-de-France.Ces conventions, initiées par le gouvernement, illustrent « la volonté de démocratisation de la culture portée par le Grand Paris ». Cette action triennale, en partenariat avec des établissements d’excellence, aura pour objectif d’offrir des expériences culturelles aux habitants des ZSP. L’intention étant surtout de leur permettre de bénéficier de différentes expositions mais aussi de leur donner la possibilité d’être des « acteurs des projets culturels et artistiques » facilitant ainsi la recherche d’emploi et la création de lien social.

Un engagement de tous et pour tous

Pour offrir plus de perspectives à ces habitants, notamment chez les jeunes, l’État va investir à hauteur de 60 000 euros par an et par projet. Une « volonté assumée » des pouvoirs publics, selon Audrey Azoulay, ministre de la Culture. Pendant 200 heures étalées sur plusieurs mois, artistes et jeunes habitants vont par exemple travailler autour d’un projet commun à la Philharmonie de Paris dans le 19e arrondissement. Dans la perspective d’une restitution publique, les jeunes vont participer à une « création collective, centrée sur la musique ». Ils auront également l’occasion d’assister à des expositions et des spectacles, et pourront suivre si ils le souhaitent des « mini-stages dans différents services de la Philharmonie ».

Quant au musée du Louvre, il s’engage à « consolider sa présence au plus près des habitants de Seine-Saint-Denis ». Sur le thème du geste et du corps en mouvement, les équipes du Louvre vont inventer une nouvelle forme d’initiation à l’art : Les œuvres seront mises à disposition de tous les partenaires relais formés par le musée (centres sociaux, clubs sportifs…). Ainsi, une évaluation du projet sera mise en place afin de mesurer le renforcement des liens sociaux et la valorisation du quartier.

D’autres institutions labellisées telles que la Bibliothèque nationale de France, le Musée du quai Branly ou encore le Château de Versailles vont tenter de créer des dynamiques durables avec les partenaires du champ éducatif et social.

zsp - grandes institutions

Une importante coopération entre l’État, les grandes institutions culturelles et les collectivités territoriales est mise en place pour assurer au mieux le bon déroulement de ce programme. Certaines villes ont construit un projet sur mesure afin de maximiser la diversité culturelle. Plus qu’un jumelage, un échange, puisque les habitants pourront eux aussi nourrir les projets de ces grandes institutions.

« La coopération entre l’État et les collectivités territoriales (…) permet un déploiement plus vaste et profond des politiques culturelles. Pour faire avancer un projet (…), il est nécessaire d’associer l’ensemble des acteurs d’un territoire », souligne Audrey Azoulay.

Margaux SAILLY